Avocate le jour, colonel la nuit!
Marie-Ève Buisson
2024-06-28 15:00:54
Découvrez l'histoire fascinante de l'avocate qui mène une double vie au service de son pays…
Marie-Claude Jarry, avocate expérimentée chez Dunton Rainville, a été promue Colonel Honoraire du Royal Canadian Hussars (Montréal).
En décembre 2018, elle a été nommée première femme Lieutenant-Colonel Honoraire du Royal Canadian Hussars (Montréal) et siège actuellement à titre de vice-présidente Québec sur le Conseil de liaison des Forces canadiennes.
« Tout au long de ma carrière, je me suis impliquée bénévolement dans des conseils d’administration. J’ai souhaité rejoindre le monde militaire, car je souhaitais faire une différence en tant que femme », mentionne-t-elle.
L’avocate a aussi souhaité rejoindre les Forces armées canadiennes pour faire « un devoir de mémoire ».
« En France, il y a des écoles primaires qui portent le nom de soldats québécois qui ont libéré leur village. Nous, ici, on ne connaît pas du tout ces gens-là. En tant qu’honoraire, je veux faire en sorte que l’on sache que c’est important, même en temps de paix, d’avoir une force militaire. Ce n'est pas un luxe », ajoute-t-elle.
Les jours de semaine, Me Jarry concentre sa pratique en litige. Les soirs et les fins de semaine sont consacrés à travailler sur le terrain en compagnie des réservistes.
« Certains réservistes ont un emploi à temps plein et ils viennent s’entraîner à temps partiel. Nous, les honoraires, on est là pour les conseiller, mais aussi pour bien informer les employeurs du rôle que jouent les réservistes dans les Forces armées », explique-t-elle.
Selon Me Jarry, c'est une nomination honorifique qui ne nécessite pas de suivre tout le cheminement des soldats. Les Colonels Honoraires jouent en effet un rôle essentiel en servant de modèles et en promouvant le travail des réservistes auprès de la communauté civile.
L’avocate voit de nombreuses similitudes entre les compétences requises dans le droit et le monde militaire, notamment en matière de stratégie et d'anticipation.
« Dans les deux domaines, il s'agit de gérer des priorités, d'anticiper les mouvements de la partie adverse et d'être prêt à intervenir dans diverses situations », souligne-t-elle.
La formation militaire et la pratique du droit partagent donc des valeurs communes telles que la préparation, la stratégie et le travail d'équipe.
Le parcours d’une avocate accomplie
Me Jarry a tout d’abord étudié à l’Université de Montréal en science et politique. Elle a par la suite choisi d’étudier en droit à la même université.
« J’ai toujours été fascinée par mes cours en science politique. Au début, je voulais devenir journaliste, mais j’ai changé d’idée », avoue-t-elle.
Les cours de droit n’étaient définitivement pas aussi intéressants que ceux en science politique selon Me Jarry.
« Lorsque je sortais de mes cours en science politique, j’étais émerveillée. En droit, je trouvais cela trop cartésien. C’est la pratique du droit en cabinet qui m’a fait aimer le métier », explique-t-elle.
Elle a été associée au sein du cabinet Dunton Rainville de 2001 à 2009. Puis, entre 2009 et 2013, elle a agi à titre de chef du contentieux pour le Québec à la Banque de Montréal.
De retour au cabinet à titre d’associée en 2014, Me Jarry a joint l’équipe de droit commercial où elle œuvre principalement en litige et financement bancaire, commercial, faillite et insolvabilité, domaines dans lesquels elle évolue depuis plus de 20 ans.