L’art de recevoir (et d’émettre) les critiques
Céline Gobert
2016-01-22 14:15:00
À en croire Matt Thomas, président des RH de la firme WorkSmart Systems, 34 % des professionnels se montreraient même moins motivés et ne travailleraient plus aussi durement qu’avant après avoir reçu une critique… D’où l’importance de bien choisir ses mots pour ne pas pousser son interlocuteur sur la défensive.
Voici quelques conseils pour privilégier une approche constructive.
Vérifiez que vous êtes en position d’émettre une critique. C’est la base. Si personne ne demande après votre commentaire, vous feriez mieux de vous taire. En d’autres termes, on doit vous avoir donné la permission d’offrir votre avis. Êtes-vous le boss ? Le client ? Alors vous avez le droit de parler. Vous travaillez spécifiquement sur un projet avec d’autres confrères et cela nécessite un certain feedback de la part des membres de l’équipe ? Ok, vous pouvez vous exprimer. Le reste du temps, il vaut mieux garder vos opinions pour vous-même.
Équilibrez le négatif avec du positif. C’est la technique du « sandwich ». Glissez votre remarque négative entre deux remarques positives. En effet, même si vous courrez un petit risque que votre commentaire ne soit pas considéré à sa juste valeur, il est tout de même nécessaire de nuancer et d’équilibrer votre jugement. Rien ne peut être totalement positif ou au contraire totalement négatif chez votre confrère ! Terminez donc sur une bonne note, et ne manquez pas d’exprimer la valeur que vous accordez tout de même au travail accompli.
Incluez des recommandations ou des conseils. Parfois, votre boss ou confrère ne sait même pas quoi faire pour arranger le travail ou le comportement critiqué. Il est donc important que vous lui indiquiez la meilleure façon qu’il a de s’améliorer. Avec quelques conseils, votre interlocuteur ne se sentira pas attaqué, mais plutôt aidé.
Ne retenez pas vos critiques. Pour la simple raison que si vous le faites trop longtemps, vous allez finir par exploser brutalement, souvent à un moment inopportun, et passer pour un dingue ! Moralité : quand vous avez quelque chose à dire, dites-le. Il vaut mieux glisser quelques remarques par ci par là à son interlocuteur plutôt que de lui balancer en même temps les 50 vérités retenues ces trois derniers mois…
Exprimez-vous rapidement, mais pas immédiatement. C’est la technique « du 24 heures ». Vous êtes peiné ? En colère ? Ce n’est pas le moment d’émettre une critique. Allez vous calmer et revenez à tête reposée… 24 heures plus tard. Le lendemain, quand vous serez moins bouleversé, il sera alors temps d’expliquer discrètement à votre collègue ou patron ce qui ne va pas. La discrétion, en effet, est également une notion importante dans l’art de manier la critique : on n’émet jamais de remarques négatives devant tout le monde.
Ne le prenez pas personnel. Dans le cas où c’est vous qui recevez la critique, ne le prenez surtout pas comme une insulte à ce que vous êtes. Une critique bien faite, par ailleurs, ne vous visera jamais vous personnellement mais pointera du doigt un comportement ou le résultat d’un travail. Ainsi, il n’est pas question de dire : « Tu es trop autoritaire ! » à son boss, mais bien de tempérer : « Lors de la réunion d’hier, tu n’as pas demandé l’opinion des autres, qui devrait pourtant le faire dans la conduite de ce projet. » Soyez spécifique.