Carrière et Formation

Parkinson: une avocate engagée!

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Camille Dufétel

2023-11-21 15:00:00

Pour une associée, il peut être intéressant que les avocats se dédient à certaines causes. Elle s’engage auprès des personnes touchées par le Parkinson et explique pourquoi…
Me Judith Rochette. Source: Lavery
Me Judith Rochette. Source: Lavery
Me Judith Rochette, associée chez Lavery à Québec et Barreau 1988, travaille au sein du groupe Litige et règlement des différends. Elle exerce principalement dans le domaine de la responsabilité professionnelle et de l’assurance.

« Je ne pense pas que j’aurais été médecin, mais j’aime côtoyer ce milieu, les professionnels, et c’est très varié, explique-t-elle à propos de son intérêt pour la responsabilité médicale et hospitalière et le secteur de l’invalidité. J’ai une affection particulière pour tout ce qui s’appelle les corridors d’hôpitaux, les kinésiologues, les physiothérapeutes, les travailleurs sociaux, qui entourent l’humain. »

Elle a déjà aussi bien représenté des pharmaciens que des chiropraticiens, de nombreuses personnes qui œuvrent dans le domaine de la santé.

Depuis peu, Me Rochette est aussi membre du conseil d’administration de Parkinson Québec. Elle a commencé à siéger au mois d’avril. « J’ai commencé à courir en 2013 et j’ai fait beaucoup de course avec mon frère, j’ai même couru un marathon en 2015 avec lui, lance-t-elle. Et d’un coup, à 60 ans, mon frère s’est fait diagnostiquer le Parkinson. Ç'a été un choc. »

Elle évoque des symptômes autres que des tremblements, au niveau cognitif. « Je me suis aperçue qu’au niveau de la communauté, quand on parle de Parkinson, on pense tout de suite à l’histoire de Michael J. Fox, et on voit des symptômes physiques de la coordination. C’est une maladie neurodégénérative, une maladie chronique, dont les causes ne sont pas nécessairement bien définies. »

L’associée explique que dans le cas de son frère, une évolution a été constatée vers une maladie connexe, la maladie à corps de Lewy. « C’est plutôt l’histoire de Robin Williams, note-t-elle. C’est une maladie peut-être moins connue, mais ce sont deux parcours similaires avec un diagnostic qui a commencé avec le Parkinson. »

Se dédier à une cause

Me Rochette a réalisé qu’elle avait toujours associé le Parkinson à des tremblements. « Mais c’est plus que ça, il y a divers symptômes et l’évolution de la maladie peut être différente, remarque-t-elle. Je voyais qu’on entendait beaucoup parler des recherches sur l’Alzheimer, mais moins sur le Parkinson. J’ai eu le goût de m’impliquer pour aider la cause, la faire connaître et mettre mon réseau au profit de celle-ci. »

Elle siège plus précisément sur le comité aviseur. « Mon but, comme on ne peut pas encore guérir la maladie de Parkinson, est de contribuer à la faire connaître et à faire en sorte que l’on s’investisse pour trouver des outils afin de promouvoir la recherche dans ce domaine, la faire avancer, aider les proches aidants, améliorer la qualité de vie… »

Au Québec, en 2021, le nombre de personnes présentant des signes de la maladie de Parkinson ou de parkinsonisme a été estimé à 22 890, selon les chiffres repris dans la revue Parkinson d’octobre 2023 de Parkinson Québec.

En tant qu’avocate, Me Rochette constate que l’on fait appel à elle pour certains conseils, par exemple à propos de questions de consentement, de communication… « J’ai une force certaine au niveau de l’écriture et également au niveau des conseils juridiques pour encadrer les activités d’un organisme à but non lucratif ».

Chez Lavery, l’implication des membres dans différents organismes est d’ailleurs très bien vue, selon l’associée. Elle estime que c’est même dans l’ADN du cabinet. Elle dénombre plus de 240 organisations dans lesquelles s’impliquent des membres de Lavery, aussi bien au niveau artistique qu’en santé.

Pour l’associée, un tel engagement montre le côté humain des avocats.

« Notre pratique est un peu froide, j’ai toujours trouvé que donner une conférence juridique, c’était un peu froid. J’ai toujours aimé donner des conférences multidisciplinaires. Nous avons aussi le privilège, comme avocats pratiquant dans un grand cabinet, d’être en contact avec plein de monde et de donner à la société en permettant que nos contacts servent à des causes humanitaires. C’est la moindre des choses que l’on puisse faire. »

Un cabinet de cœur

« Je me suis beaucoup promenée pendant ma carrière, je suis originaire de Québec et j’ai fait mon Barreau à Québec », pointe Me Rochette quand Droit-inc lui propose de revenir sur son parcours.

L’avocate a par la suite effectué son stage à Montréal, à la fin des années 1980, chez Desjardins Ducharme, avant de suivre une maîtrise en droit de la santé à l’Université de Sherbrooke. Cette maîtrise a été à l’origine de son intérêt pour le droit médical, qui ne l’a jamais quittée.

Elle a ensuite déposé son mémoire sur les médecines alternatives en 1990 et a rejoint Lavery à Québec, où elle a travaillé près de 10 ans, jusqu’en 2000. « Je faisais de l’assurance-dommages à l’époque, c’était très fort au bureau de Québec », se souvient-elle.

Si elle a quitté le cabinet en 2000, elle fait remarquer que son conjoint, Claude Larose, a pour sa part toujours travaillé chez Lavery, soit pendant 43 ans, avant de prendre sa retraite en 2018. Et qu’elle a donc toujours gardé un lien fort avec le bureau. Elle a poursuivi son parcours chez Bélanger Longtin pendant près de cinq ans, puis chez Beauvais Truchon pendant près de 13 ans, avant de revenir chez Lavery en 2017.

« Quand j’ai quitté Lavery en 2000, je me suis mise à faire davantage de responsabilité professionnelle, et à partir de 2005, j’ai fait de l’invalidité, dit-elle. Tranquillement, je me suis rapprochée des facultés de médecine, des universités. Je les côtoie dans différents dossiers où je fais des pourvois en contrôle judiciaire, j’étais dans l’action collective de la jeune étudiante qui poursuivait 15 universités dans le temps de la pandémie… »

En retournant chez Lavery, elle dit être revenue vers ses premières amours.

« Je trouve qu’on est une équipe qui se complète bien, c’est agréable de pouvoir compter sur des gens expérimentés dans tous les domaines, parce que le réseau de la santé est très grand, très vaste, et cela fait appel à plusieurs spécialités, que ce soit l’accès à l’information, les consentements, l’aide médicale à mourir, les gestions de crise, les questions de médias, les conflits entre les résidents et les facultés de médecine… »

Elle souligne aussi l’existence des différents points de service de Lavery à Montréal, Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières, ce qui est pour elle un élément très intéressant.

Formation et lien de confiance

Sa pratique l’a amenée à faire des procès longue durée. « Je suis souvent accompagnée d’un jeune avocat, j’aime beaucoup faire de la formation, remarque-t-elle. On fait travailler les jeunes, les stagiaires, on travaille en équipe. Une journée type, c’est très actif, j’ai beaucoup d’appels, je suis sollicitée au niveau conseil, même si j’aime penser que je suis encore jeune! »

Quand on avance dans l’âge, on établit d’après elle un lien de confiance avec les clients, dont certains deviennent des amis.

Me Rochette effectue également beaucoup de préparation de procédures, d’interrogatoires, qui la mènent éventuellement à des procès durant lesquels elle dit avoir beaucoup de plaisir à rencontrer des professionnels de santé.

Quant au fait de plaider, l’associée dit toujours adorer cela. « J’ai encore le feu sacré pour le litige! »
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1 commentaire
  1. Yvon Bureau
    Yvon Bureau
    il y a un an
    Travailleur social
    Notre défi le plus noble : que la personne concernée soit et demeure au centre et au cœur des processus d'information et de décision la concernant au plus haut point.

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