Cinéma

Séance ciné : sous le sapin (1/2)

Main image

Céline Gobert

2012-12-14 17:00:00

Première idée cadeau DVD : Ted de Seth MacFarlane, une comédie pas aussi bête qu’elle en a l’air. 3 bonnes raisons de (vous) l’offrir à Noël.
1- Parce que ce n’est pas tous les jours que l’on nous propose un conte de Noël… trash !

Ne jamais grandir : un rêve de gamin, un cauchemar devenu adulte. C’est un peu ce qui arrive à John Bennett (Mark Wahlberg), un jour de Noël. A huit ans, il fait un vœu : que son ours en peluche s’anime et reste, pour toujours, son ami. A 35 ans, Ted est toujours là. Si, gamin, le nounours faisait un parfait compagnon de jeu ; adulte, il s’est mué en encombrant buddy. Surtout que la copine de John (Mila Kunis) n’en peut plus de voir ce dernier bloqué ainsi au stade adolescent.

On ne va pas se mentir, le postulat de base ne donne pas du tout envie de découvrir le film. Rassurez-vous, on est plus proche du conte de Noël trash et de la romcom revisitée, que de la comédie US grasse et potache.

2- Parce que le film distille l’agréable parfum des années 80

Même si certains poncifs ne nous sont pas épargnés (les blagues caca-pipi-prout s’enchaînent), Seth MacFarlane, le créateur des séries animées American Dad ou Family Guy voit un peu plus loin et enrobe son histoire d’atouts non négligeables : une nostalgie omniprésente pour la période 80’s (références à l’entertainment d’antan, d’E.T en passant par Top Gun ou Flash Gordon), et, une sympathique réflexion sur le passage à l’âge adulte. Quelque part, le film possède certains points communs avec Young Adult le dernier Reitman, décryptant un personnage qui refuse de grandir avec humour noir et cynisme.

D’un côté, ceux qui souhaitent rester au premier degré d’un récit pour le moins régressif seront ravis : le film fait la part belle aux gags de mecs, et le timing sur le plan comique est soutenu. De l’autre, et c'est une surprise, ceux qui désirent davantage de profondeur trouveront également ce qu’ils cherchent.

Car c’est aussi à un dynamitage en règle des codes de la comédie romantique et du conte que nous invite MacFarlane. D’ailleurs, on ne doit plus parler de romcom ici mais bien de brocom, un nouveau genre qui voit son héros principal se confronter à un dilemme éminemment contemporain : choisir entre son meilleur pote, et la femme de sa vie. Par extension : choisir de grandir, pour enfin pouvoir avancer.

3- Parce qu’il cache, derrière les rires, une vraie profondeur

Une scène, parmi d’autres, prouve que MacFarlane s’essaie à déstructurer le genre: le héros monte sur la scène d’un concert de Norah Jones espérant récupérer sa moitié d’un acte romantique à souhait. Il ne subira qu’une immense humiliation. C’est par là même que le cinéaste étonne : à l’instar de Reitman il n'hésite pas à prendre à revers les attentes (mièvres) du spectateur.

Aussi, il ne commet pas l'erreur de verser dans la leçon de vie bébête et les pénibles serments d’adultes: John peut rester l’enfant, le buddy fidèle et le mec parfait. Il lui suffit juste de trouver l’équilibre et de ne pas fuir devant la moindre responsabilité à prendre. Formellement, MacFarlane l’a bien compris puisqu’il remplit simultanément tous les cahiers des charges : s'amuser, divertir, étonner.
3416
Publier un nouveau commentaire
Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires