L’Odyssée américaine

Marc Yedid est arrivé à la firme comptable Richter il y 20 ans, il était alors étudiant en commerce.

Aujourd’hui, il est non seulement associé (depuis 2005), mais il fait aussi partie du conseil d’administration du cabinet en plus d’être président des ressources humaines.

« Déjà 20 ans, le temps passe si vite… surtout quand on le passe sur la route! » lance le comptable agréé avec ses yeux noirs scintillants d’enthousiasme à l’idée de repartir en mission.

Spécialisé dans le redressement et la restructuration d’entreprises, les conseils transactionnels et le contrôle diligent, M. Yedid a passé la majorité de son temps chez nos voisins du sud. Travaillant avec beaucoup de sociétés de capital-risque, ils les conseillent sur des acquisitions ciblées ou complémentaires (nommées «tuck-in» ) dans le but de générer une croissance.

« En 1999, Richter a mis sur pied une équipe de services-conseils dédiée au marché américain, j’ai été impliqué dès le tout début, c’était très motivant », explique-t-il avec son léger accent anglais.

Depuis ce temps, le comptable a parcouru les différents États américains, développant une clientèle variée. Il a ainsi élaboré des plans d’affaires et projections financières pour des secteurs tels que le commerce au détail, les produits de consommation, la location d’équipement ainsi que les médias et le divertissement.

Un talent de persuasion

Relatant ses premières années dans l’équipe dédiée au marché américain, il revient sur une saga qui lui a permis d’acquérir un important client de l’industrie du divertissement.

Appelés en 2000 par une banque de Chicago, M. Yedid et son équipe passent plus de deux ans à restructurer l’entreprise, revoyant ses opérations, ses investissements et objectifs. Au bout de ce temps, ils concluent qu’il faut vendre.

Les acheteurs se font rares.

Faisant valoir la nécessité d’établir un processus rapide de vente aux enchères, les comptables espèrent rendre l’offre plus attirante.

« Nous avons dû être déterminés et créatifs pour trouver les meilleurs moyens de vendre dans un contexte difficile. Nous avons finalement convaincu une compagnie (qu’on ne peut nommer) de racheter, tout en vendant certains actifs à d’autres entreprises, nous étions fiers de notre travail! », dit-il avec un grand sourire.

Comme quoi un bon travail est toujours récompensé, six mois plus tard le téléphone de M. Yedid sonne. C’est la compagnie de divertissement qui avait fait le rachat.

« Ils m’ont dit qu’ils avaient été impressionnés par notre pouvoir de persuasion et notre connaissance de l’industrie et qu’ils voulaient que nous travaillions pour eux. »

Depuis ce temps, M. Yedid a été impliqué sur chacun des projets d’acquisition de la compagnie, qui est en pleine expansion internationale.

Avec ce client, il a récemment été en Australie, mais aussi en Belgique et en Allemagne.

« C’est une belle histoire de confiance qui s’est instaurée entre nous et notre client, car il nous permet de jouer un rôle central, tant dans la négociation des conditions d’une transaction que l’évaluation des bénéfices et de la vérification diligente », admet-il.

Ce rôle central permet au comptable d’aller bien au-delà des chiffres. Il veut tout comprendre de l’entreprise pour laquelle il travaille; sa vision d’affaires, ses considérations et opportunités pour le développement, ses limites.

« C’est nécessaire si je veux avoir un vrai impact lors de la transaction, je peux offrir des conseils éclairés à mon client, mais aussi à tous les collègues impliqués, dont les incontournables avocats! », conclut-il.