Réussir une entrée en bourse

Daphnée Hacker
2014-05-08 14:15:00

Alors qu’elle était encore une toute jeune comptable, elle a assisté plusieurs entreprises à l'entrée en bourse. Plus récemment, elle a effectué des mandats pour d’autres compagnies de TI, comme iPerceptions et Exo U inc.
Ces expériences auprès de sociétés ouvertes lui ont permis de saisir des aspects comptables rarement utilisés avec des entreprises fermées, relate-t-elle. Qu’il s’agisse d’options d’achat d’actions ou de dettes convertibles, voilà autant de réalités importantes à comprendre pour pouvoir effectuer des états financiers précis. « Les transactions d’envergure représentent pour moi un réel défi. Tout se passe très vite, les délais sont serrés, il y a des tonnes de documents légaux à éplucher…Les risques sont grands, mais c’est motivant! »
Déchiffrer le jargon juridique
Lors de l’inscription en bourse d’une entreprise ou d’une acquisition, le contact entre les avocats et les comptables est intensifié,explique la directrice. « C’est important que je comprenne toutes les clauses et les ajustements de prix, car elles peuvent avoir un grand impact sur la façon de comptabiliser la transaction par la suite. » Le langage juridique étant parfois très complexe, il faut selon elle que le comptable communique directement avec les avocats dès qu’il a un doute, et ne pas se contenter de parler au client.
« Si on ne comptabilise pas bien les grandes transactions d’une entreprise, les conséquences peuvent être graves », ajoute-t-elle, citant en exemple des situations où les bonus ou les hausses salariales des employés ont dû être revus à la baisse étant donné du manque d’entrée monétaire. «On a beau savoir qu’une transaction a eu lieu, il faut des documents clairs pour le prouver. S’ils sont manquants, c’est dommage, mais on ne peut l’inscrire aux états financiers… et parfois ça doit attendre à l’année suivante», déplore-t-elle.
Faire affaire avec les Chinois

En riant, elle raconte qu’elle s’est déjà retrouvée avec des documents écrits en mandarin, ne sachant trop comment les déchiffrer. « C’est la beauté de la globalisation! » s’exclame-t-elle. Depuis quelques années, toutefois, la comptable note que les fournisseurs chinois semblent avoir pris conscience de cette réalité, et sont de plus en plus nombreux à fournir une version anglaise des documents de transactions.
Coacher les jeunes comptables
Mme Lemire consacre aussi une grande partie de son temps à superviser les comptables fraîchement arrivés au cabinet. « Même si nous offrons aux nouveaux arrivés une formation très solide, il reste que c’est sur le terrain qu’ils apprennent réellement le métier », souligne-t-elle.
La majorité des comptables qui débutent ne détiennent pas d’expérience de travail outre que le stage. La marche est haute pour ces jeunes qui se retrouvent à côtoyer des entrepreneurs et qui doivent à l’occasion les confronter sur leurs choix. « C’est une période charnière, ça pousse les jeunes s à s’affirmer, et surtout, à se dégêner. »
En tant que patronne, la comptable croit qu’il est important de donner un « feedback» régulier aux jeunes employés, pour les pousser à améliorer leur technique de base. « Si on ne se fait jamais rien dire, comment est-on censé s’améliorer? ».