Il n’y a pas que la Course aux stages dans la vie !
Camille Dufétel
2023-02-03 15:00:00
Pour rappel, la Course aux stages bat son plein. Les étudiants ayant complété au moins trente-six crédits reconnus dans le cadre de leur programme en droit peuvent envoyer leur candidature sur le portail ViRecruit aux cabinets de leur choix, entre le 3 février 9 heures et le 6 février, 17 heures.
Une courseuse a d’ailleurs dévoilé son plan de ''match'' à Droit-Inc et plusieurs cabinets ont livré leurs conseils aux candidats.
Le cabinet de Me Alepin, Barreau 2012, ne participe pas à la Course aux stages, mais propose son propre parcours pour les étudiants. Aussi, l’avocate insiste sur les nombreuses autres opportunités possibles.
Que l’on passe une entrevue dans le cadre de cette Course ou non, Me Alepin a d’ailleurs des conseils précis. Droit-Inc lui a parlé.
Avant toute chose, pourquoi votre cabinet ne participe-t-il pas à la Course aux stages ?
Nous y avons déjà participé par le passé et nous pensons que c’est un bon processus. Mais nous avons souhaité lancer notre propre parcours il y a deux ans et nous en sommes bien satisfaits.
Que diriez-vous aux étudiants qui ne vont pas se faire appeler pour passer une entrevue dans le cadre de la Course aux stages ?
Ne vous découragez pas, vous avez plein d’autres alternatives ! Quelqu’un qui pense que la Course aux stages est la seule option pour une bonne carrière n’est pas branché à la réalité.
C’est une belle option et de très bons cabinets y participent, mais on peut travailler pour de nombreux autres cabinets, comme le nôtre, ou travailler en entreprise… Il ne faut vraiment pas penser que c’est un échec. C’est totalement faux.
Et ça ne paraît nulle part sur un CV, que tu as participé à la Course et que tu n’as pas été appelé. Notre confiance en nous ne doit pas être affectée avec cela.
Il ne faut pas se décourager, continuer à avancer et se dire que les cabinets qui ne nous ont pas pris vont peut-être nous courir après.
Quels sont vos conseils au niveau des entrevues, que l’on en passe une dans le cadre de la Course ou non ?
De manière générale, il faut s’informer sur le cabinet, et pas uniquement pour donner une bonne prestation dans le cadre de l’entrevue, car cela va de soi. C’est aussi pour savoir vraiment si on veut aller travailler là.
Bien s’informer, c’est aller dans la section « Histoire du cabinet », comprendre dans quel contexte il a été fondé et pour quels domaines de droit les gens y sont connus. C’est essayer de voir quels sont les avocats qui travaillent là, et les notaires, s’il y a lieu.
C’est aussi aller voir les réseaux sociaux et voir quel est le style de ce cabinet. En allant voir les différentes publications du cabinet, cela nous donne une idée de ce qui parle aux gens qui y travaillent.
Faut-il déjà avoir une idée précise du domaine dans lequel on doit se spécialiser et l’évoquer en entrevue ?
Pas nécessairement. Je pense que ça se défend très bien d’être un étudiant qui aime plein de domaines du droit et qui vient pour apprendre. On n’a pas l’air perdu, mais simplement curieux du droit.
Quelqu’un qui a déjà une idée de sa spécialisation, c’est super mais il ne faut pas avoir l’air fermé.
Moi j’étais certaine que je voulais faire du litige fiscal toute ma carrière. J’ai pris tous mes cours à option en fiscalité à l’université, j’ai entamé des études au HEC, au D.E.S.S. en fiscalité, j’ai fait mon stage uniquement en fiscalité à l’extérieur de mon cabinet familial… J’ai tout fait !
Mais finalement, j’ai réalisé que ce n’était pas un domaine pour moi. C’est en participant à des rencontres autour du droit de la franchise, du droit des affaires que je me suis dit que j’aimais plutôt ça ! Il y a une grande différence entre la théorie et la pratique.
Les profils atypiques, ou qui mettent en avant un intérêt très marqué pour une activité, un art, un sport, cela vous parle-t-il ?
Il faut être soi-même. Les intérêts du genre golf, équitation, lire de la doctrine le soir avant de se coucher… Comment dire ? Il faut sentir de l’authenticité. C’est intéressant d’en parler, mais il ne faut pas que l’on sente que c’est ''fake''.
Une chose à proscrire aussi, c’est dire que son défaut est le perfectionnisme. « Quel est votre défaut ? » « Je suis trop perfectionniste, je me lance trop dans le travail, j’aime trop ça, je ne veux pas assez profiter de ma vie ! »
Il faut dire les choses, on est du vrai monde et on a tous de vrais défauts. On peut en parler un peu et ça va montrer une belle qualité, qui est l’honnêteté.
Mais certains défauts ne sont-ils pas pour vous des drapeaux rouges, comme on dit, « ''red flags'' » en anglais ?
C’est sûr ! C’est un risque qu’on court, mais on est dans un processus d’entrevue. Si on se fait demander sur quoi on devrait travailler, il faut le dire. Il faut de l’authenticité dans ses intérêts, dans ses vrais défauts, dans ses domaines de prédilection ou non.
Les qualités interpersonnelles sont importantes aussi pour vous ? Par exemple, de voir que la personne est à l’aise…
Il ne faut pas penser que tout le monde recherche la même sorte d’avocat. Tu as le droit d’être gêné, réservé, d’être différent de l’avocat volubile qui n’a peur de rien. Il y a de la place pour tous dans notre profession.
GG
il y a un anC'est quand même très audacieux de donner des conseils aux jeunes sur la recherche d'un stage ou sur le succès lors d'une avocate par une avocate qui exerce depuis le début de sa carrière au cabinet de son père. Like don't go out there pretending you know what it takes as a prospective articling candidate giving advice on how to secure a position when you’ve never truly been in that position.