Le défi de Robic
Natacha Mignon
2010-01-19 11:15:00
François Painchaud : Un des défis des bureaux de boutique est de maintenir une croissance raisonnée. Je m’explique. On a toujours, au sein de ce type de cabinet, l’envie de grossir dès qu’une occasion se présente. Or, c’est une lame à double tranchant, car on peut y perdre notre cœur de métier.
Faut-il, dès lors, renoncer à grossir quand on est un bureau de niche ?
Non, mais chaque fois qu’on cherche à se développer pour apporter des services complémentaires à nos clients qui eux-mêmes le demandent, il faut d’abord se poser la question de la valeur ajoutée qu’on est susceptible de leur apporter. Par exemple, il est tentant d’accompagner des clients en capital de risque. Chez Robic, on va le faire, mais seulement quand ils se lancent dans des financements touchant à des entreprises exploitant des technologies particulières, pas des entreprises de service. Il faut parfois savoir résister au marché, pour demeurer en profondeur dans son créneau.
Quels sont les défis de votre cabinet en particulier pour 2010 ?
Ses défis sont en continuité avec sa ligne de conduite des années précédentes. Nous voulons continuer à être capables de répondre aux besoins de nos clients dans tous les domaines des sciences, que ce soit par exemple en chimie, mécanique, biologie, nouvelles technologies, sur les quatre marchés qui nous préoccupent, à savoir canadien, américain, asiatique et européen.
Concrètement, cela veut dire participer à des congrès internationaux dans notre matière, autant que se déplacer chez nos clients partout dans le monde. Personnellement, je voyage au moins 10 jours par mois.
Cela signifie également recruter stratégiquement, notamment des scientifiques qui travaillent en binôme avec les avocats. Actuellement, on vient d’embaucher deux biologistes. On en recherche encore deux pour le secteur des biotechnologies.
Quelle sera votre politique de facturation en 2010 ?
Nos plus gros clients sont des multinationales avec des portefeuilles de marques très importants. Avec la crise, ils nous ont mis une pression importante sur les honoraires. On l’a pris en compte. Par conséquent, cette année, nous n’augmenterons pas nos tarifs à forfait, ni, à l’exception de quelques ajustements, ne remonterons le taux horaire de nos professionnels, avocats et scientifiques.