Entrevues

Comment devient-on une « Étoile montante »?

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Julien Vailles

2016-12-01 15:00:00

Ces jeunes juristes de moins de 40 ans ont été reconnus comme faisant partie des avocats les plus en vogue de l’année 2016. Qui sont-ils? Quels sont leurs secrets? Ils disent tout à Droit-inc!
Me Gabrielle Brochu.
Me Gabrielle Brochu.
Qu’est-ce qui les a menés au droit?

Me Gabrielle Brochu, aujourd’hui avocate chez Langlois spécialisée en responsabilité civile et professionnelle, en droit des assurances et en droit de la construction, a d’abord voulu devenir journaliste. Elle a donc demandé conseil à l’animatrice de Radio-Canada Anne-Marie Dussault, avocate de formation, que connaissait son père. Celle-ci lui a suggéré de suivre une formation générale qui pourrait la mener au journalisme. Me Brochu a donc choisi le droit…et finalement, n’en est jamais sortie! Cette option a été payante : en 2016, elle est reconnue comme l’une des avocats les plus en vogue!

Me Gabriel Castiglio, quant à lui, était issu d’une famille de juristes; ses parents œuvraient respectivement en litige et en droit du travail. Il a suivi leur formation, mais pas leur vocation : la sienne est le droit des fusions et acquisitions et des valeurs mobilières. Il est d’ailleurs associé dans ce département chez Fasken Martineau.

Enfin, Me Sophie Lamonde est chef du groupe des fusions et acquisitions chez Stikeman Elliott. Alors qu’elle était étudiante, c’est sa passion pour le théâtre qui l’a conduite au droit, elle qui aimait le parallèle entre les gens de scène et les avocats plaideurs. Elle a finalement opté pour le droit corporatif et commercial, et plus particulièrement pour les opérations transfrontalières.

Quelles sont leurs techniques ? Secrets ? Conseils ?

D’abord, la curiosité intellectuelle est indispensable, croit Me Lamonde. « Il faut être prêt à apprendre de ses clients, de ses mentors, de ses collègues; c’est de cette manière qu’on parvient à ouvrir des horizons et à mettre en place des solutions qu’on n’avait pas envisagées », dit l’avocate. De la même manière, elle invite à faire preuve d’une écoute exemplaire : cela permet de découvrir les véritables motivations, les véritables intérêts d’un client, au-delà de ce qu’il consent à nous dire de prime abord.

Me Sophie Lamonde.
Me Sophie Lamonde.
Me Brochu adhère également à cette dernière conclusion. « Par ailleurs, si l’on est souvent appelé à faire des concessions dans notre métier, la rigueur, elle, ne doit faire l’objet d’aucun compromis, rappelle-t-elle. La crédibilité est très importante : elle se bâtit lentement, mais il suffit d’une fois où on relate des faits pas assez rigoureusement pour la perdre ». Enfin, il faut évidemment savoir bien s’entourer, avoir de bons mentors, croit-elle.

« Deux choses, déclare pour sa part Me Castiglio. Notre domaine est en quelque sorte du service à la clientèle : il faut mettre les intérêts du client au centre de nos préoccupations, se mettre dans la peau du client! » Ensuite, dans le domaine des F&A notamment, il faut se tenir informé du milieu. Quelles sont les grandes transactions qui ont eu lieu récemment? Quelles tendances sont à prescrire en ce moment? Voilà qui nous permettra de mieux orienter nos décisions.

Quelles sont leurs implications professionnelles?

Ce n’est pas tout : ces trois avocats ont en commun de s’impliquer dans leur communauté. Ainsi, Me Castiglio est président du conseil d’administration du Théâtre Lachapelle. Il est par ailleurs co-président du comité « Bal du Mont-Royal », du Cercle des Jeunes Leaders de la Fondation de l’Hôpital Saint-Justine.

Me Brochu a quant à elle choisi de s’impliquer pour la prévention du suicide, en travaillant bénévolement comme répondante chez Suicide-Action Montréal. Un investissement exigeant : il faut suivre une formation de 50 heures pour pouvoir le faire. Alors qu’elle demeurait à Québec, Me Brochu était déjà impliquée comme bénévole : il s’agit donc d’une continuité à Suicide-Action Montréal où elle est répondante à raison de quatre heures par semaine.

Me Gabriel Castiglio.
Me Gabriel Castiglio.
Quant à Me Lamonde, sa passion pour les arts de la scène est demeurée : elle s’est impliquée pendant cinq ans sur le C.A. du Théâtre de Quat’Sous. À présent, elle est toujours membre du C.A. de la Fondation PalliAmi, unité de soins palliatifs de l’Hôpital Notre-Dame, la première unité francophone de ce genre au monde. Fondée par des médecins, celle-ci permet de mettre les patients en contact avec des bénévoles de toutes expertises, comme des musiciens, des massothérapeutes, etc.

Quel sont les enjeux de leur domaine de droit respectif?

Qu’est-ce qui se passe dans le milieu des fusions et acquisitions présentement? Me Lamonde est à l’affût des nouvelles tendances. Présentement, dit-elle, les « assurances-déclarations-garanties » ont la cote : il s’agit d’une assurance contractée par l’acheteur éventuel au contrat dont le vendeur est bénéficiaire, et qui lui garantit qu’en cas de mauvaises représentations de l’acheteur, l’assureur l’indemnisera. L’assureur se porte donc garant des déclarations de l’acheteur. Ensuite, depuis quelques années, il y a une certaine « mode » pour les investissements minoritaires (c’est-à-dire les participations dans des sociétés sans en avoir le contrôle), remarque-t-elle.

Pour Me Castiglio, qui travaille également dans ce créneau, l’enjeu principal est le spectre de la création d’une commission nationale des valeurs mobilières. Actuellement, chaque province a une commission indépendant des valeurs mobilières; au Québec, il s’agit de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Or, comme la réglementation est généralement harmonisée, une commission nationale n’est pas indispensable, croit Me Castiglio. Cependant, l’avocat dit y voir avant tout un débat politique, qui met en jeu l’autonomie des provinces.

De façon plus générale, Me Brochu appelle toujours à la prudence en matière déontologique, pour les avocats comme pour les autres professionnels. « Il faut se comporter de manière à pouvoir justifier tous les gestes qu’on pose; sans avoir une pratique "sur la défensive", il faut être vigilant! » conclut-elle.

Me Gabrielle Brochu a terminé en 2000 son baccalauréat conjoint à l’Université Laval et l’Université Montpellier. En 2010, elle a fini sa maîtrise en droit international de l’Université Laval. Depuis 2007, elle enseigne par ailleurs la preuve et la procédure civile à l’École du Barreau.

Me Gabriel Castiglio est diplômé de l’Université de Montréal. Deux ans après, il terminait sa common law à l’École de droit Osgoode Hall de l’Université York. Il a été admis au Barreau en 2002.

Me Sophie Lamonde a été formée à l’Université McGill. Admise au Barreau en 2002, elle travaille chez Stikeman Elliott depuis.


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1 commentaire
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    One more
    You forgot one litigation partner from McCarthy in Montreal...

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