Le nouveau Maître de Morency

Il se définit comme un bourreau de travail, un homme d’équipe, pour qui la relation avec la clientèle est empreinte de respect et de cordialité. « Je suis facile d’approche, je ne pense que je correspond à l’image traditionnelle qu’on se fait de l’avocat », dit Me Martin Bouffard, nouveau président du conseil d’administration chez Morency.

Cela fait 28 ans que Me Bouffard exerce dans ce cabinet, dont 18 à titre d’associé. Il siégeait déjà au sein du conseil d’administration depuis plusieurs années avant d’en devenir le président, le 1er janvier. Élu par ses pairs, l’associé a désormais un mandat de deux ans devant lui, reconductible trois fois s’il le désire.

Membre du Barreau depuis 1989, diplômé en droit et en science politique, Me Bouffard œuvre dans différents domaines reliés au droit municipal: appels d’offres, accès à l’information, aménagement et urbanisme, activités agricoles, conflits d’intérêts, éthique et déontologie, ou droits et responsabilités des élus et des fonctionnaires...

Droit-inc a voulu en savoir plus sur son nouveau rôle...

Droit-inc : Quel est votre rôle à titre de président du CA de Morency?

Me Martin Bouffard : L’un de mes premiers mandats est d’arrimer le bureau de Québec et celui de Montréal qui couvrent plusieurs domaines d’activités et types de clientèle. Nous sommes 27 associés. Notre secteur « public » comporte trois volets : le municipal, dont je suis encore responsable, la santé et les services sociaux, et le secteur scolaire. Notre secteur dit « privé », litige ou corporatif regroupe quant à lui toutes les autres branches de ce qu’on fait au bureau.

Le CA se compose de 8 personnes responsables de ces deux réalités, géographiques et domaines de pratique. Le président chapeaute le tout et donne une direction pour que tout fonctionne, tout soit respecté, et que la même philosophie soit appliquée dans les deux bureaux. Comme le disait mon prédécesseur, Me Luc Richard, le président sortant ne doit pas tout régler, mais doit être au courant des problèmes et de ce qui se passe sur le plancher!

Par exemple?

Deux stagiaires ou une adjointe et un avocat qui rencontrent des problèmes ensemble, par exemple. J’ai déjà fait quelques tours à Montréal - étant le plus souvent à Québec - afin de rencontrer les gens individuellement. On est plus de 70 avocats, environ 115 ou 120 employés si l’on compte les réceptionnistes, comptables, etc. Cette nouvelle job va me permettre de connaître tout le monde et c’est quelque chose qui me plaît beaucoup. Les gens m’appellent déjà pour des projets! C’est très gratifiant ! Connaître toutes les ramifications de mon entreprise est quelque chose qui m’interpelle beaucoup.

Aussi, si l’on regarde notre chiffre d’affaires ou le nombre de nos clients, nous sommes un cabinet qui peut se targuer d’avoir une véritable combinaison public/privé. Mon rôle de président est de travailler cet équilibre-là. Les organismes publics vont nous appeler pour des domaines de droit précis. Par la suite, on peut leur proposer autre chose.

Quelle est votre philosophie?

Ma philosophie, qui est vérifiable auprès de mes clients, est que j’ai toujours soutenu et eu comme valeur le maintien et le développement de l’expertise. Ma relation avec la clientèle est fait de respect et de cordialité. Je suis facile d’approche, je ne pense que je correspond à l’image traditionnelle qu’on se fait de l’avocat. Même si je suis très professionnel, j’ai une approche très personnalisée aussi. Ma recette, que ce soit dans mon département ou à la tête du CA, est de m’assurer que l’on demeure des experts dans nos différents domaines d’expertise, afin de rester compétitifs. Même si nous ne travaillons pas au rabais, il est essentiel d’offrir l’expertise à un prix raisonnable. C’est notre fierté.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans la fonction?

Relever le défi. Je n’en suis pas à mon premier. Lorsque le cabinet a fusionné en 2000 dans un bureau à Lévis, j’étais jeune associé, j’ai fait mes boîtes et je suis devenu le responsable du bureau sur la rive-sud. C’était un défi important mais je l’ai fait. Aussi je suis responsable du comité de rémunération au sein du cabinet, ce qui n’est pas le mieux pour se faire des amis! Mais je suis quelqu’un d’une grande intégrité, capable d’écouter et d’accepter de changer d’idée. Un jour un senior m’a dit: les meilleurs avocats ne sont pas ceux qui ont nécessairement le plus de talent mais ceux qui travaillent le plus fort.

Quels sont vos défis?

Les nouveaux défis technologiques. Nous devons repenser notre façon d’offrir les services. Nous allons réfléchir avec notre nouveau ou notre nouvelle DG à une approche clientèle où les virages technologiques sont vite négociés! À titre plus personnel, vous savez il n’y a que 24 heures dans une journée! J’étais déjà beaucoup occupé avant d’être président du CA mais j’assume les choix que j’ai faits, et je trouve toujours un peu de temps pour ma vie privée.

Je suis un bourreau de travail ! Je réponds toujours dans des délais très rapides à mes clients. Mais je m’entoure d’une bonne équipe! Il faut déléguer, s’asseoir avec la relève et leur donner l’autonomie de faire ce que je fais. J’ai des nouveaux clients que j’ai déjà habitués à parler à d’autres que moi. Le défi, c’est de le rassurer, lui montrer qu’il y a des gens très compétents derrière moi.