Pratiquer en pleine mer, sur son voilier!
éric Martel
2019-01-22 15:00:00
Ce qu’il ne sait pas, pourtant, c’est que Me Larose … navigue dans les Bermudes!
En effet, quand elle n’est pas dans ses bureaux de Trois-Rivières ou de Québec, la médiatrice est bien installée dans la cale de son voilier…
Sous le soleil et sur l’océan, elle travaille comme si de rien n’était et continue de conseiller ses clients en gouvernance d’entreprise. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait durant près d’un an, en 2011.
« En conservant mon éthique de travail, mon sens de la confidentialité et ma discrétion habituelle, je peux facilement faire le même travail qu’au bureau, même si je n’y suis pas », explique à Droit-inc l’avocate.
Même dans son voilier, elle demeure toujours disponible.
« J’ai une ligne téléphonique sur laquelle on peut toujours me contacter. Je fais du télétravail nomade : avec un modem et des clés USB sur lesquelles je conserve mes dossiers, tout est possible! »
Aussi efficace
En 2011, quand elle est partie en mer, cela ne faisait que cinq ans que Me Larose pratiquait le droit.
À l’époque, elle est tiraillée : son désir de prendre une année sabbatique est fort, mais elle veut aussi faire ses marques dans le domaine.
Elle choisit alors une alternative des plus agréables : filer tranquillement vers les Bahamas en conservant une partie de ses clients. Les autres, elle les réfère à ses confrères avocats et médiateurs avec qui elle travaille en réseau.
Avec son mari, elle s’arrête une fois par semaine pour faire la provision de carburant ainsi que de nourriture. Et quand elle dispose d’une meilleure connexion au réseau, elle en profite pour régler ses dossiers les plus importants.
« Ce n’est pas comme si on traversait l’Atlantique! Je ne me rappelle pas d’avoir passé plus de trois jours sans réseau. Je me souviens d’une rare fois où j’ai dû interrompre un client… on arrivait à New York et je voulais absolument prendre quelques secondes pour profiter de la vue! »
Celle qui navigue depuis son jeune âge s’estime d’ailleurs chanceuse : ce n’est pas tous les avocats qui pourraient se permettre de travailler sur l’océan.
Cela dit, l’accès facile à la jurisprudence via internet facilite le travail de l’avocate. Sans l’apport de ses collègues, qui prennent la relève de la plupart de ses clients, elle assure qu’elle n’aurait pas pu y arriver.
Et les clients, que pensent-ils de son mode de vie?
« Comme vous, ils me posent beaucoup de questions! L’important, c’est la rigueur. Ils savent que je suis en mesure de leur offrir un excellent service tout de même. »
Repartir
À 59 ans, Me Larose s’attend à poursuivre sa pratique pour au moins six autres années.
Elle continue en outre de suivre plusieurs formations afin d'améliorer ses habiletés de médiatrice.
« Quand on fait du conseil ou de la médiation comme moi, le stress ne nous atteint pas beaucoup. Notre quotidien est très différent de celui des avocats plaideurs. »
Fait amusant : ce n’était pas nécessairement en droit que Me Larose s’attendait à passer sa vie professionnelle. En fait, c’est 26 ans après le début de ses études qu’elle a commencé à le pratiquer!
Après un baccalauréat en ethnologie (1981) et un baccalauréat en droit à l’Université Laval en 1993, elle avait plutôt accepté un poste de conseillère au développement touristique de la vallée du Bras du Nord.
Lorsqu’elle se décide à passer le Barreau après une restructuration, dix ans ont passé. Un énorme défi l’attend alors : ses études en droit datent d’une décennie et le code civil a connu quelques changements depuis l’obtention de son baccalauréat.
Finalement, elle obtiendra son Barreau à l’âge de 45 ans!
Aujourd’hui, lorsqu’on lui parle de ses projets futurs, une autre année de télétravail nomade revient rapidement sur les lèvres de Me Larose.
« Je veux refaire une autre année de travail dans mon voilier, mais je ne sais pas quand. Vous savez, ça demande beaucoup de planification... »