Pro bono au Moyen-Orient

Daphnée Hacker-B.
2015-05-27 11:15:00

Ces missions, qui représentent environ 100 heures de travail, il les effectue pour Financial Services Volunteer Corps. Cet organisme à but non lucratif a été fondé aux États-Unis par la famille Bush, entre autres. L’objectif : soutenir le développement des alliés économiques de l’Afrique et du Moyen-Orient en envoyant des experts en développement des affaires. Ce n’est pas tant l’aspect « politique » de l’organisme qui plaît à Me Pelland, que l’idée d’aller à la rencontre de ces diverses cultures pour échanger avec les entrepreneurs, décideurs et juristes locaux, et partager avec eux des stratégies de développement, telles que la création de grappes industrielles.
Celui qui a parcouru six pays au Moyen-Orient est fasciné par la culture et l’histoire de ces populations. Il constate toutefois des difficultés récurrentes dans les pays, comme la Jordanie, qui partagent leur frontière avec des zones de conflit comme la Syrie et l’Irak. « Ils subissent les effets collatéraux, des centaines de milliers de réfugiés, mais aussi une chute dramatique du tourisme (90% en Jordanie!), leur principal moteur économique… Tout ça accompagné d’un taux de chômage criant et d’un taux élevé de femmes diplômées, qui ne sont pas intégrées au marché du travail », relate-t-il.
Donner le choix aux femmes

D’ailleurs, lors de sa plus récente mission dans la capitale jordanienne, Amman, le juriste était accompagné d’une Américaine, Michelle Messina, conseillère d’affaires de la Silicon Valley, spécialisée dans le développement des start-ups. Me Pelland se dit convaincu que le fait que des femmes d’affaires fassent partie des missions aident à ébranler les idées préconçues, en plus d’inspirer les réseaux locaux de femmes entrepreneures qui manquent souvent de soutien de la communauté.
Qu’ils soient hommes ou femmes, Jean-François Pelland remarque que les entrepreneurs sont souvent mal conseillés au moment de lancer leur entreprise. « J’ai vu beaucoup de consultants en accompagnement d’entreprises qui ignoraient la nécessité de faire une étude de marché avant de lancer un produit… C’est pourtant incontournable ! », lance-t-il.
Pro bono contre heures de formations?

Il est clair, ajoute-t-il, que faire reconnaître ces heures pro bono comme heures de formation n’est pas nécessairement une tâche simple. Mais pendant que ce grand investissement de temps n’est pas reconnu, « plusieurs formations bidons le sont », dit-il.
Qu’en pensez-vous?