Un ex-juge devient président du CA de la FGM

Theodora Navarro
2016-06-02 13:15:00

Une suite logique pour cet ex-juge de la Cour supérieure, qui occupait le poste de président du Comité gouvernance et nominations. Droit-inc s’est entretenu avec lui pour connaître sa vision de cette nouvelle présidence et ses mandats.
Félicitations Me de Grandpré pour cette nomination, elle était attendue?
En quelque sorte. On me l’a proposé et il a été demandé au CA si d’autres personnes souhaitaient se présenter, ce qui n’était pas le cas. Je suis très honoré de devenir président! Et puis j’ai le temps, je suis à la retraite… (Il rit).
Le CA devient d’ailleurs paritaire…
Absolument, et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons être fiers! Cela faisait partie de notre volonté depuis longtemps et il s’est trouvé qu’il y avait quatre postes à combler. Parmi les 24 candidatures, ce sont quatre femmes qui ont été choisies. Et cela n’a rien à voir avec de la discrimination positive. Elles ont été choisies car elles étaient les candidats qui avaient les meilleures compétences pour ces postes. Ce sont des personnes dont la réputation professionnelle est impeccable. Alors désormais il y a huit hommes… et huit femmes!
Et vous, vous devenez donc le président… Quels vont être vos mandats?
Mon but principal est d’exercer un impact dans le milieu philanthropique. Pour cela, je souhaite augmenter les fonds. Notre objectif est d’atteindre 40 millions de dollars. La deuxième mission sera de cibler les orientations. J’aimerais que plus d’argent soit destiné à l’éducation.
Pourquoi l’éducation?
Parce que, selon moi, si l’on augmente le niveau d’éducation, on va augmenter le niveau de vie des gens. Une loi va être adoptée pour forcer les enfants à aller à l’école jusqu’à 18 ans. C’est une très bonne chose mais, croyez-vous que cela suffira à pallier l’échec scolaire? Le décrochage? Au Québec, nous avons un taux de décrochage très important. Nous avons également près de la moitié de la population considérée comme illettrée fonctionnelle. Cela signifie que ces gens sont capables de lire, par exemple, mais qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent. C’est épouvantable, vous ne croyez pas?
Est-ce une nouvelle préoccupation pour la Fondation ou est-elle dans la lignée de vos prédécesseurs ?
Jusqu’ici, l’éducation arrive en 4e place en termes de montants de fonds alloués. La première place revient à l’art et à la culture (ndlr : en raison d’un partenariat avec Placements Culture). Je souhaite aussi que l’environnement soit mise de l’avant dans les causes.
Comment allez-vous faire ?
Il va falloir convaincre les créateurs de fonds de l’importance de les diriger vers l’éducation et l’environnement, du moins en ce qui concerne les fonds où un domaine est suggéré par le donateur, les fonds orientés - le donateur recommande chaque année les organismes où il souhaite envoyer son argent - ou les fonds désignés.
Et vous allez pouvoir les orienter ?
Oui, car nous avons également un rôle de conseil auprès des donateurs. D’ailleurs, si mes confrères juristes ont envie de créer des fonds, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter! La philanthropie, le bénévolat, c’est à la portée de tout le monde! Et s’ils souhaitent donner à un organisme qui leur est particulièrement cher, c’est tout à fait possible...