Comment gérer ses projets juridiques ?

On peut considérer qu’il semble difficile à un gestionnaire de projets d’apprendre les lois et autres textes pour devenir avocat.

L’inverse paraît plus facile, un avocat peut plus facilement devenir gestionnaire de projets, quoique...

Le gestionnaire de projets connaît les processus et méthodologies de la gestion de projets, maîtrise les outils, possède les réflexes, et sait comment appliquer tous ces outils à un métier. Le gestionnaire de projets peut avoir ses domaines d’intervention de prédilection mais, a priori, il peut adapter et appliquer sa méthodologie à tout métier. A-t-il vraiment besoin de connaître la matière même d’un métier ? Pas sûre. Dans notre exemple, a-t-il besoin de savoir rédiger un argument ou une plaidoirie quand il lui est plus utile de savoir combien de temps cela prendra pour cette rédaction?

L’avocat, pour être gestionnaire de projets, devra apprendre les principes, les règles de base de la gestion de projets, les mécanismes et comment les appliquer. Il ne suffit pas d’avoir un bon logiciel et le PMBOK (manuel bible de gestion de projets). Encore faut-il comprendre le comment et le pourquoi. C’est la théorie et la pratique. Mais est-ce que ce nouvel aspect de son métier lui plaît ? A-t-il envie d’apprendre ces méthodologies et de les appliquer ? N’est-ce pas se distraire du fondement de son métier que passer à la planification, à la coordination ?

L’industrie pharmaceutique, depuis longtemps, a mis en place la gestion de projets. Pour diminuer les délais de développement de nouveaux médicaments, pour rationaliser les coûts et les ressources. Ces postes ont été confiés à des gestionnaires de projets qui travaillent en étroite symbiose avec les professionnels de recherche. Et pendant que les premiers planifient, coordonnent, suivent, informent, communiquent, mettent à jour, alertent, améliorent les plans, les seconds se concentrent sur leur recherche, sur l’évolution de la science, sur la qualité de leurs résultats, sur la concurrence et les marchés.

Des résultats tangibles

Ainsi d’un développement qui durait jusqu’à 15 ans et coûtait aux firmes plusieurs milliards de dollars, 8 à 10 ans sont nécessaires de nos jours, voire moins, et de nombreux développements ont été interrompus pour résultats non satisfaisants grâce aux jalons go-no go qui permettent un point scientifique à des moments cruciaux.

Alors, dans un contexte de concurrence et de fidélisation des clients, de transparence et de rationalisation des coûts, unir les compétences d’un gestionnaire de projets à celles d’un avocat est un gage de réussite pour toute firme prête à relever le défi. Cela permettra aux avocats de se concentrer sur leur pratique et de «déléguer» les aspects logistiques à des professionnels sur lesquels ils sauront pouvoir s’appuyer, pour que de la synergie de leurs compétences naissent une nouvelle forme de prestation de services, pour le bien de leurs clients. Et in fine, de leur image de marque et celle de leur firme.

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