Faut-il encadrer les chasseurs de têtes?
Gabriel Granatstein
2011-11-08 14:15:00
Un problème majeur vient du fait que le processus établi pour devenir un chasseur de têtes n’a pas encore été standardisé. Il n’y a aucun diplôme universitaire ni aucune certification pour s’assurer que les chasseurs de têtes soient sensibilisés aux problèmes éthiques auxquels ils doivent faire face. Au Québec, l’entité s’approchant le plus d’un ordre professionnel est l’Ordre des Conseillers en Ressources Humaines Agréés (OCRHA), dont l’adhésion est volontaire. Cet organisme compte 8500 membres. Son président-directeur général, Florent Francoeur, estime qu’environ 30% de ses membres sont impliqués dans le processus de recrutement, sans toutefois être des chasseurs de têtes (entrevue La mauvaise réputation des chasseurs de têtes, diffusée le 13 octobre 2011, à la radio de Radio-Canada, L’après-midi porte conseil).
Les pratiques douteuses des chasseurs de têtes sont devenues un problème assez important pour amener l’OCRHA à créer le Code de conduite à l’usage des conseillers en recherche de cadres (le Code) qui vise notamment à encadrer l’activité d’un point de vue déontologique afin de protéger le public. Le Code reprend essentiellement les principes énoncés dans le Code de déontologie des membres de l’OCRHA et les applique plus précisément au rôle de chasseur de têtes. Développé en consultation avec ces derniers, le Code ne s’applique qu’aux membres de l’OCRHA. Les membres qui ne s’y conforment pas peuvent donc recevoir une réprimande de l’OCRHA, les non-membres demeurent toutefois libres d’y adhérer ou non et ne peuvent se voir imposer une sanction. Dans l’entrevue mentionnée ci-dessus, M. Francoeur souligne cependant que l’employeur, au moment de confier un mandat à un chasseur de têtes devrait exiger de ce dernier qu’il se conforme aux directives du Code, qu’il soit membre ou non de l’OCRHA.
Les chasseurs de têtes sont de plus en plus appelés à jouer un rôle clé dans le développement et le succès des entreprises en recrutant les meilleurs candidats. Même s’il peut être difficile, dans un futur prochain, de contrôler les actions de chaque individu agissant comme chasseur de têtes, la création du Code est un pas dans la bonne direction et les employeurs ne devraient pas hésiter à exiger des chasseurs de têtes qu’ils s’y conforment.
Sur l'auteur
Gabriel Granatstein est avocat en droit du travail et de l'emploi chez Norton Rose à Montréal.
DSG
il y a 13 ansI agree 100%. Moreover, the Barreau should step in as it pertains to legal recruiters.
Me Caroline Haney
il y a 13 ansMembre de l'Ordre, j'ai fait partie du groupe de travail qui a élaboré le Code de conduite à l’usage des conseillers en recherche de cadres. Vous pouvez le consulter au http://www.portailrh.org/codedeconduite/. Il est à noter que ce code s'adresse aux chasseurs de tête (utilisant des approches directes) membres de l'ORHRI et ne vise pas les agences de placement.
Xadrian
il y a 13 ansThis site is like a calssroom, except I don't hate it. lol
Zeth
il y a 12 ansBonjour,
Est ce qu'un chasseur de tête à le droit d'utiliser l'e-mail pro de nos salariés pour essayer de les débaucher ?