Pourquoi les avocats canadiens aiment bien l'Afrique

Rene Lewandowski
2012-03-16 11:20:00
Parmi les visiteurs, des patrons de grandes sociétés étrangères, mais aussi des banquiers, des investisseurs, des ingénieurs, des courtiers, des environnementalistes et des avocats. Beaucoup d'avocats.

Suivre ses clients
«C'est simple, nous suivons nos clients», explique l'associée Poupak Bahamin. Cette avocate montréalaise est une spécialiste de l'Afrique. Elle est depuis cinq mois au bureau parisien de Norton Rose, où elle conseille des entreprises canadiennes, européennes et africaines, pour leurs activités en Afrique subsaharienne et francophone. Heenan Blaikie et Fasken Martineau ont également depuis peu des bureaux dans la Ville Lumière, là où transitent beaucoup d'affaires avec l'Afrique.

«Les occasions sont là», reconnaît Me Bahamin. Conséquences pour les avocats: beaucoup de travail sur le sol africain.
Transactions et litige
John Turner, associé chez Fasken Martineau, est reconnu comme une autorité en droit minier, pétrolier et gazier, ainsi qu'en matière de projets par le Guide to the World's Leading Energy&Natural Resource Lawyers. Plusieurs fois par an, il se rend en Afrique pour y conseiller des clients du cabinet. Il souligne que les mandats juridiques sont nombreux et variés car il y a beaucoup de transactions qui requièrent de l'expertise en fusions et acquisitions, en financement d'entreprise, mais aussi, étonnamment, en litige.

La carte Jean Chrétien
Chez Heenan, c'est avec l'arrivée de Jean Chrétien que l'on s'est intéressé au continent noir. Embauché par le cabinet en 2004 après son départ de la politique, l'ex-premier ministre a un vaste réseau de contacts en Afrique. À tel point que, en grande partie grâce à lui, Heenan obtient des mandats de plusieurs gouvernements africains, notamment dans des dossiers de gouvernance. L'an dernier, lors du sommet annuel des Nations unies, à New York, M. Chrétien et le patron Guy Tremblay ont pu s'entretenir avec le président du Sénégal pour discuter affaires. Et en ce moment, deux avocates sont au Mali pour aider ce pays dans la refonte de son code minier, ainsi que pour «revisiter» les ententes minières avec les sociétés privées, explique Guy Tremblay.
Payant tout cela? Me Tremblay souligne qu'il y a beaucoup de démarchage et que les frais grimpent rapidement. Mais en fin de compte, dit-il, «si ce n'était pas payant, on ne serait pas là!»