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«Bâtir sa réputation: un travail quotidien»

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Dominique Tardif

2015-06-03 14:15:00

Cette semaine, Me Dominique Tardif, de ZSA, s’entretient avec l’avocat de litige Me Douglas Mitchell, co-fondateur d'IMK...
1. Pourquoi avez-vous, à l’origine, décidé d’être avocat plutôt que de choisir un autre métier ? Les choses étaient-elles claires pour vous, ou était-ce un accident de parcours ?

Je ne peux ni dire que le droit allait de soi ni affirmer qu’il s’agissait d’un accident de parcours. À la fin du baccalauréat, j’ai appliqué à McGill. Étant sur la liste d’attente, j’ai patienté jusqu’à ce qu’on m’offre une place, tout juste deux semaines avant que le trimestre ne commence.

Certains membres de ma famille étaient avocats, et j’aimais les questions et débats sociaux. À la faculté, j’ai particulièrement aimé le droit civil et le fait de mieux comprendre les concepts et réactions entre personnes et institutions. À partir de ce moment, le litige est devenu plus ou moins une évidence pour moi.

2. Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face au cours de votre carrière ?

Me Douglas Mitchell, co-fondateur d'IMK
Me Douglas Mitchell, co-fondateur d'IMK
Mon plus grand défi professionnel fut de mener le bureau vers le succès qu’il connaît aujourd’hui. Il fallait non seulement bâtir notre réputation, mais aussi savoir la conserver et la maintenir par la suite. Les premiers cinq / sept ans de la vie du cabinet ont représenté un défi, en ce sens que je me demandais parfois pourquoi les excellents clients ne venaient pas spontanément chez nous, et pourquoi les meilleurs candidats ne cognaient pas toujours à nos portes.

La réalité, c’est qu’il faut du temps pour bâtir sa réputation : c’est un travail de tous les jours. Cela dit, lorsque l’on fait du bon travail, qu’on ne tourne pas ‘les coins ronds’, qu’on traite bien les gens et qu’on s’entoure des bonnes personnes, les choses prennent bien souvent le cours souhaité. Il faut simplement être patient !

3. Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous à la pratique du droit ?

Ce que je changerais, ce sont les délais et les coûts. À mon avis, et même si je reconnais que ce n’est pas chose facile, impliquer les juges au tout début du processus plutôt qu’à la fin fait partie de la solution. Les choses iraient plus vite s’ils étaient impliqués dès le début, qu’on leur donnait les outils pour prendre des décisions et qu’on acceptait de vivre avec les conséquences de ces décisions. Savoir dès le départ que le même juge se charge de son dossier, et fonctionner en respectant un processus établi et des règles du jeu bien définies permettrait d’améliorer les choses.
4, La perception du public envers la profession et les avocats en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique ? Et pourquoi, à votre avis ?

À mon avis, la perception du public est meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’a déjà été. J’attribue cela, notamment, au fait que les gens ont plus souvent la possibilité de voir le processus judiciaire en action, notamment par le biais de la télévision. Les Commissions Gomery, Bastarache et Charbonneau en sont d’ailleurs des exemples.

Voir et constater comment les choses se déroulent, avec ses règles et ses processus, permet au public de mieux comprendre ce qui se passe. Et d’après mon expérience, les gens qui voient le système en opération en ressortent la plupart du temps empreints d’un plus grand respect envers la profession.

5. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière ? Comment avoir une carrière à succès en litige ?

Il faut, tout d’abord, être un peu chanceux ! Outre cela, il faut faire un excellent travail et traiter tout le monde avec dignité et politesse.

Il est également important de trouver des opportunités pour se démarquer. Au cabinet, notre façon de nous démarquer fut de compter parmi les premiers à avoir l’idée de devenir un cabinet boutique de litige à haut niveau.

Enfin, il faut écouter - écouter le client aussi bien que l’autre partie. Essayer de comprendre ce qui est vraiment derrière ce que quelqu’un dit aide dans certains cas à trouver la solution et, dans d’autres, à identifier un point faible.

En vrac…

Les livres qu’il aime lire – il adore les écrits de Malcolm Gladwell
Le dernier bon film qu’il a vu – Imitation Game (adaptation de la biographie d’Alan Turing : The Enigma (réalisateur: Morten Tyldum)
L’une de ses expressions – ‘That can’t be right!’ (quand quelque chose cloche).
Son péché mignon – tout ce qui a du sel !
Son restaurant préféré – Tuck shop (Rue Notre-Dame Ouest)
Les pays qu’il aimerait visiter – L’Afrique du Sud et l’Argentine.
S’il n’était pas avocat, il serait…probablement professeur (il enseigne d’ailleurs à McGill et adore ça!)

Me Doug Mitchell, co-fondateur d'IMK, est un avocat de litige d'affaires réputé. Il a été nommé Fellow du American College of Trial Lawyers en 2009. En 2010, il a été reconnu avocat de l'année en litige commercial à Montréal par le répertoire Best Lawyers in Canada. Il est reconnu par les guides Chambers Global et Benchmark Litigation comme étant aux premiers rangs des praticiens spécialistes en résolution de différends au Québec et il figure dans le 2013 Lexpert®/American Lawyer Guide to the Leading 500 Lawyers in Canada dans le secteur du litige commercial.

Il plaide devant la Cour suprême du Canada, devant les différents tribunaux du Québec, devant la Cour fédérale du Canada et devant plusieurs tribunaux administratifs. Il a agi à de nombreuses reprises dans des dossiers délicats, complexes et médiatisés. Son expertise est fréquemment sollicitée par des professionnels en droit et par des dirigeants d'entreprise qui requièrent des conseils judicieux, stratégiques et pratiques en matière de litige. Il est aussi régulièrement appelé à agir à titre d'avocat ou d'arbitre lors d'arbitrages commerciaux.

Me Mitchell est chargé de cours à la faculté de droit de l'Université McGill où il enseigne Evidence: Civil Matters. Il est membre du Barreau du Québec depuis 1989.

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