Pourquoi j’utilise le cloud computing
Céline Gobert
2013-05-02 13:15:00
Mieux : 70,4 % d’entre eux déclarent vouloir continuer à avoir recours à ce mode de stockage de données en ligne à l’avenir, indique un récent sondage.
Pourquoi une telle croissance côté US ?
« Il s’agit d’une croissance tout à fait normale qui s’explique par l’ascendance des logiciels de services. C’est parce qu’il y en a deux fois plus qu’avant que les avocats migrent vers un environnement d’info nuagique», explique Me Dominic Jaar, associé chez KPMG et chef national des services de gestion de l’information et preuve électronique.
Pour autant, nous n’assistons pas du tout au même phénomène au Québec.
« Il y a peu de services d’info nuagique, pour ne pas dire pas, dit Me Jaar, le Barreau n’ayant pas défini les normes techniques. Si un avocat souhaite utiliser le service, ce sera par sa seul initiative et dans un cadre d’obligations déontologiques trop vague. »
Parmi les obstacles majeurs, explique-t-il, on peut citer l’important investissement de temps nécessaire, mais aussi la méconnaissance de cette technologie par les avocats.
« L’avocat version 2013 manque de temps… En plus, malgré tout l’égard que j’ai pour mes collègues, il faut reconnaître que les avocats savent parfois à peine utiliser un ordinateur, alors l’environnement nuagique… Cela tient du rêve ! »
Sécurité ?
Droit-Inc a tout de même trouvé un adepte de la technologie en la personne de Me Jean-François DeRico, qui pratique en litige commercial, en droit des technologies de l’information ainsi qu’en faillite et insolvabilité chez Langlois Kronström Desjardins.
« C’est très intéressant notamment pour les petites firmes et les avocats en solo. Cela leur évite de trop investir dans le matériel informatique. Si j’étais en solo, il est évident que j’analyserais les offres de services d’info nuagique !»
On est en 2005 lorsque Me DeRico commence à utiliser le cloud computing. Même s’il n’y stocke pas d’informations sur ses clients, il ne semble pas avoir peur des risques liées à la confidentialité des données.
Car rappelons au passage que les raisons majeures qui pousseraient les avocats réticents à ne pas utiliser le service seraient liées aux craintes concernant la confidentialité et la sécurité (à 57,7 %).
Pourtant, il y aurait moins de risques qu’en utilisant une clé USB ou un ordinateur portable, explique l’avocat.
« D’un point de vue contractuel, on a la possibilité d’encadrer les droits et obligations du fournisseur ainsi que de souscrire un engagement de confidentialité. Il existe également des mécanismes de chiffrement efficaces, à l’instar de ce qui est fait avec Dropbox, comme solutions à l’enjeu de sécurité.»
Selon Me Dominic Jaar, la meilleure façon d’encadrer cette technologie au Québec serait d’adopter une approche fondée sur « la conformité par design».
« Les ordres professionnels, le Barreau du Québec, la Chambre des notaires, créeraient un environnement conforme aux obligations auxquelles sont soumis leurs membres, tout en garantissant que l’information soit en sécurité ».
« En cas de sinistre du fournisseur, ajoute Me DeRico, il est essentiel de s’assurer auparavant qu’il possède un plan de relève et des installations redondantes. »
Selon l’avocat de chez LKD, le cloud computing a surtout facilité son travail de collaboration, notamment en cas de création et de suivi de documents.
« C’est l’accessibilité sans le risque de perte de données. Et qui n’a pas déjà perdu un disque dur ?»