Accusé d’avoir tué un jeune Autochtone, il est déclaré non coupable

Peter Khill, un homme de Hamilton, en Ontario, et ancien réserviste de l'Armée canadienne, avait admis avoir tiré les deux coups de feu qui ont mis fin aux jours de Jon Styres, qui avait 29 ans.

Les jurés ont rendu ce verdict, mercredi, après avoir délibéré pendant moins de deux jours.

Le cas du jeune Autochtone avait été comparé à celui de Colten Boushie en Saskatchewan.


Légitime défense

Toutefois, son avocat a soutenu durant le procès que son client de 28 ans avait agi par légitime défense la nuit fatidique du 4 février 2016, croyant que Styres était armé (il ne l'était pas) et ayant peur pour sa vie.

Khill a témoigné que sa copine et lui s’étaient fait réveiller par deux boums cette nuit-là. Lorsqu’ils ont regardé à l’extérieur, ils ont vu que les phares de sa vieille camionnette, garée dans son entrée de garage, étaient allumés.

La Couronne n'a pas contredit durant le procès que Styres eût tenté de voler le véhicule, mais demandait aux 12 jurés de rejeter la thèse de la légitime défense.


Entraînement militaire

Khill, pour sa part, a affirmé que son entraînement militaire a pris le dessus, lorsqu'il a vu que quelqu'un tentait de partir avec sa camionnette.

Il a agrippé son fusil, qui était rangé dans le placard de sa chambre, et a couru à l'extérieur pour « confronter et détenir » le suspect. Il n'a pas appelé la police.

Les mains en l'air!, a-t-il crié, avant d'ouvrir le feu, après que Styres se fut retourné brusquement vers lui, selon Khill.

De son côté, la Couronne affirmait que Khill s'était « fait justice lui-même », plutôt que de communiquer avec le 911.

L'avocat de la défense, Jeffrey Manishen, avait affirmé durant ses arguments finaux que son client ne pouvait pas savoir que la victime était un Autochtone, compte tenu de la noirceur.

«La race n'a pas joué de rôle dans ce cas», a déclaré Jeffrey Manishen, avocat de la défense.

Des proches de Khill se sont étreints en cour après la lecture du verdict, alors qu'une amie de la famille Styres s'est mise à pleurer.