Action collective autorisée contre Nintendo
Marie-Ève Buisson
2023-07-21 14:15:00
« La preuve alléguée est abondante quant à la connaissance de la défenderesse [Nintendo] du phénomène de Joy-Con Drift », peut-on lire dans le jugement de la Cour supérieure, publié mercredi.
Cette requête contre le géant nippon du jeu vidéo est l’initiative de Kelly-Anne St-Laurent, une résidente de Saint-Amable, qui a commencé à avoir des problèmes avec l’une de ses manettes de jeu 11 mois après en avoir fait l'achat. Sa deuxième paire de Joy-Con a connu la même défectuosité, de même que sa manette Nintendo Switch Pro.
« Notre cliente est d’avis que ce défaut compromet sérieusement la fonctionnalité de base des manettes et l’empêche d’utiliser correctement sa console », avait déclaré le cabinet Lambert Avocat inc. en 2021, lors du dépôt de la demande de recours collectif auprès de la Cour supérieure.
Les avocats représentant Kelly-Ann St-Laurent et Patrick Faubert sont Mes Jimmy Ernst Jr Laguë Lambert, Benjamin W. Polifort et Loran-Autuan King du cabinet Lambert Avocats.
Les avocats représentant Nintendo sont Mes Robert Torralbo, Simon Seida et Anthony Cayer du cabinet Blake Cassels & Graydon.
Un possible vice caché
Le cabinet plaide le vice caché et note que le géant nippon continue de vendre sa console sans mentionner ce problème.
Il demande à Nintendo de verser un montant de 100 $ pour chaque personne au Québec qui a acheté une console Nintendo Switch. Il réclame également un autre montant de 90 $ par manette défectueuse, ou même 260 $ pour les propriétaires de Switch Lite, dont les manettes sont intégrées à la console portable.
Un problème connu
Nintendo est à l’affût du problème. Sur son site, on peut trouver un guide d'assistance pour pallier la défectuosité. Le président de Nintendo, Shuntaro Furukawa, s'est même excusé en 2020 à ce sujet lors d’une conférence avec des investisseurs et investisseuses.
D’autres recours collectifs ont été entamés ailleurs dans le monde pour le même problème, notamment aux États-Unis et en France.
Les utilisateurs et utilisatrices en Europe peuvent depuis le mois d’avril faire réparer gratuitement leurs manettes, selon Nintendo.
Les joueurs et les joueuses aux États-Unis ont eu moins de succès, l’action collective ayant été déboutée en raison d’une clause des conditions d’utilisation de la console qui les empêche de poursuivre Nintendo.
Il s’agit d’une nouvelle étape franchie dans le recours collectif québécois contre Nintendo. « La Cour supérieure procédera plus tard à l’examen du fond du litige », peut-on lire dans le jugement.
DSG
il y a un anThey initiate such stupid and pointless proceedings and then people wonder why there is such a backlog in the justice system.