Affaire Magnotta: diffusion d'un documentaire annulée

Agence Qmi
2014-08-22 07:00:00

«Ce documentaire dresse un portrait détaillé de celui qui a capté l'attention du monde entier par son histoire aussi complexe que fascinante», indique l'annonce.
La première télévisée devait avoir lieu le 27 août prochain, et le film doit être diffusé en grande première ce samedi, au Festival des films du monde.
Sauf que son contenu brise l'ordonnance de non-publication émise depuis le début du processus judiciaire. Elle interdit, dans le but de préserver l'indépendance du jury à être formé, la diffusion de la preuve présentée en Cour.
«Nous confirmons que le documentaire ne sera pas diffusé, il le sera à une date indéterminée», a annoncé la porte-parole de Bell Media, Nathalie Roy, peu après avoir été mise au courant de l'affaire.
Vérifications
Quelques heures avant, elle avait assuré que les avocats allaient «vérifier 10 fois plutôt qu'une» la légalité de la diffusion.
«On ne voudrait pas que ça nuise au procès», avait-elle déclaré.
Mise au courant de cette affaire, la Couronne a assuré qu'elle allait prendre les moyens nécessaires pour ne pas mettre en péril le procès, qui doit débuter le 8 septembre prochain.
«Le Directeur des poursuites criminelles et pénales prend ça très au sérieux, a déclaré le porte-parole du DPCP, Me René Verret. Nous allons faire les vérifications nécessaires de façon à s'assurer que l'ordonnance de non-publication ne soit pas violée.»
Nombreux bris
Le «Journal de Montréal» a pu visionner une copie du documentaire. On y voit par exemple une entrevue avec un journaliste anglais. Le seul hic, c'est que ce dernier avait témoigné lors de l'enquête préliminaire, qui s'était tenue à l'hiver 2013.
Un proche de l'étudiant chinois livre aussi un témoignage, similaire à celui qu'il avait livré à la Cour.
Des détails du meurtre, ainsi que des éléments déposés en preuve, faisaient également partie du documentaire.
Magnotta, 31 ans, est accusé de meurtre prémédité de Jun Lin, le 25 mai 2012 à Montréal. Il est aussi accusé d'outrage à un cadavre, de production et distribution de matériel obscène, ainsi que d'utilisation illégale de la poste et de harcèlement envers Stephen Harper et des membres du Parlement.