Claude Paquin savourera sa victoire avant de songer à d’autres procédures judiciaires
Radio-canada Et Cbc
2024-11-11 10:30:17
41 ans après sa condamnation, Claude Paquin a finalement été acquitté…
Claude Paquin, qui a été acquitté mercredi, 41 ans après avoir été déclaré coupable de deux meurtres qu’il n’a pas commis, prendra le temps de savourer sa victoire avant de décider s’il demandera réparation aux tribunaux fédéraux.
De passage à l’émission Tout le monde en parle, dimanche, M. Paquin a indiqué qu’il comptait prioritairement retrouver « une vie plus normale » avant de songer à entamer de nouvelles procédures judiciaires.
Son avocate, Me Julie Harinen, a toutefois assuré que le déclenchement de telles démarches fera partie « des discussions qu’(ils auront) dans les prochains jours ». Quand le verdict est tombé en 1983, Claude Paquin a écopé de la prison à perpétuité.
Il vivait depuis avec de sévères conditions imposées lors de sa libération conditionnelle en 2001, acceptée par un jury en 1999.
M. Paquin se sentait comme s’il avait « une laisse au cou » pendant la libération conditionnelle, raconte-t-il. Il avoue avoir envisagé se suicider à plusieurs reprises alors qu’il purgeait sa peine.
Après son acquittement mercredi, M. Paquin a remercié la juge de l’avoir « sorti de l’enfer ».
Au cours des quatre dernières décennies, Claude Paquin a toujours clamé son innocence. Finalement, en 2024, avec l’aide des avocats du Projet innocence Québec, le ministre de la Justice Arif Virani a ordonné la tenue d’un nouveau procès. Ce dernier affirmait à l'époque avoir des motifs raisonnables de croire qu’il s'agissait d'une erreur judiciaire.
Dans le cadre d’une demande de révision judiciaire, les avocats du Projet innocence Québec ont réussi à démontrer que le délateur dont le témoignage avait mené à la condamnation de M. Paquin s’était parjuré à plusieurs reprises et qu’il avait comploté avec les policiers pour témoigner en échange de certains avantages.
Ronald Bourgouin et Sylvie Revah, des amis de M. Paquin, ont été assassinés dans les Laurentides en 1978. Cinq ans plus tard, en 1983, M. Paquin a été reconnu coupable d’avoir commandé leurs meurtres. La poursuite se basait alors principalement sur le témoignage du délateur Bernard Provençal.