Comment se porte la santé mentale des avocats?
Sonia Semere
2024-12-17 13:15:42
C’est ce que l’équipe de recherche derrière l’Étude nationale des déterminants de la santé psychologique des professionnels du droit au Canada a cherché à savoir…
La phase 2 de l’Étude nationale des déterminants de la santé psychologique des professionnels du droit au Canada vient d’être publiée.
Pilotée par la professeure de l’Université de Sherbrooke, Nathalie Cadieux, cette étude avait pour but de mieux identifier les défis en matière de santé psychologique chez les avocats canadiens.
Selon les données recueillies par l’équipe de recherche, 1 professionnel sur 5 ayant été sondés a indiqué avoir eu des idées suicidaires liées à leur travail.
« Je dirais que les défis observés sont relativement les mêmes, que l’on parle de juristes québécois ou canadiens. Parmi ceux-ci, on a recensé des symptômes dépressifs, de burn-out, une proportion importante de professionnels qui ont eu des idées suicidaires depuis le début de leur pratique », cite notamment en exemple la professeure Cadieux.
L’équipe de recherche a également demandé aux participants et participantes, durant la phase 2 de l’étude, de hiérarchiser trois priorités dans le cadre de leur travail parmi une dizaine de thèmes présentés.
Autant au Québec que dans le reste du Canada, une majorité de juristes ont choisi les thèmes ci-dessous sur lesquels ils aimeraient voir une amélioration :
- les conditions de travail et charge mentale
- l’équilibre travail-vie personnelle
- les habitudes de vie et les stratégies d’adaptation face au stress.
La professeure Cadieux croit qu’une amélioration du contexte doit notamment passer par une meilleure préparation de la relève, soit développer des compétences transversales, améliorer la gestion des émotions et l’encadrement, augmenter les occasions de travailler en équipe, implanter davantage de pairage au travail, etc.
« Le soutien des collègues, c’est la meilleure ressource, selon les études, pour protéger le mieux-être », assure-t-elle.