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Congédiée pour ménopause

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Marie Pâris

2014-03-25 13:15:00

En pleine dépression, une employée de l’Archidiocèse d’Ottawa a été congédiée. Elle était en ménopause et n’avait pas osé en parler. Un cas de droit du travail pas ordinaire...
En pleine dépression, Ginette Chaumont aurait été congédiée.
En pleine dépression, Ginette Chaumont aurait été congédiée.
C’est une affaire pas très catholique. Alors qu’elle travaillait pour l’Archidiocèse d’Ottawa depuis 22 ans comme assistante de l’archevêque, Ginette Chaumont s’est vue démise de ses fonctions.

En 2011, Monseigneur Terrence Prendergast l’a en effet remerciée en lui expliquant qu’il la trouvait moins organisée et efficace qu’avant, rapporte RadioCanada.

La raison de sa dépression : l’assistante était en pleine ménopause. Mal à l’aise de parler de ses problèmes avec son employeur, elle ne lui aurait rien dit. Elle a donc contacté un avocat, qui a informé l’Archidiocèse de l’état de sa cliente, indiquant de plus qu’elle avait déjà été sujette à des dépressions chroniques.

« Ça reste un sujet un peu tabou, la ménopause. Même entre les femmes, on hésite beaucoup à s'en parler. Alors quand on travaille pour des hommes, presque uniquement des hommes, et en plus, des prêtres, moi je ne pouvais pas m'imaginer aller dire à l'archevêque que j'étais en pleine ménopause », raconte Ginette Chaumont.

Atteinte au droit de la personne

Me Alan Riddell, l'avocat de Mme Chaumont
Me Alan Riddell, l'avocat de Mme Chaumont
Monseigneur n’a pas réagit aux courriels et l’ex-assistante n’a pas retrouvé d’autre emploi. Comme le versement de son assurance invalidité est arrivé à échéance, elle a du vendre maison et voiture pour vivre.

Pour Me Alan Riddell, son avocat, cette situation relève clairement d’une atteinte au droit de la personne. Ginette Chaumont a donc porté plainte devant le tribunal des droits de la personne de l'Ontario, qui doit l’entendre ce mercredi. Son avocat affirme que le dossier de sa cliente pourrait faire jurisprudence, dans la mesure où elle est la première à établir un lien entre la perte de son emploi et sa ménopause.

« Cette situation porte atteinte au droit de Mme Chaumont dans le sens qu'il y avait une obligation, en vertu du Code des droits de la personne de l'Ontario, pour l'Archidiocèse de faire enquête concernant les liens possibles entre la dépression de Mme Chaumont et les problèmes que l'Archidiocèse voyait dans son travail.»

L’archidiocèse dit prêt à se défendre de toute accusation de discrimination devant le tribunal.
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