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Coup d’oeil sur le notariat

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Gabriel Poirier

2021-10-27 10:15:00

Le notariat, la recette du bien-être ? L’indice du bonheur 2021 de la firme Léger le laisse entendre. Une notaire explique ce qu’elle en pense…
Catherine Béland, notaire chez Cain Lamarre.
Catherine Béland, notaire chez Cain Lamarre.
Associez-vous le notariat au bonheur et au bien-être ? C’est ce qu’a fait la firme Léger, le mois dernier, en publiant son indice du bonheur 2021.

La profession de notaire figure en effet au 12e rang des professions du bonheur, selon la firme de sondages, d’études de marché et de stratégies marketing.

Droit-inc fait le point avec Catherine Béland, notaire chez Cain Lamarre.

Pourquoi avoir choisi le notariat ?

Je le savais dès le début de mes études en droit que j’allais devenir notaire. Je ne m’enlignais pas vers le barreau, je ne voulais pas devenir avocate. J’ai toujours aimé le notariat. J’aime beaucoup rédiger. Tout ce qui est en lien avec la rédaction, la conciliation… je n’aime pas la chicane.

À l’époque, je croyais que les avocats faisaient juste du litige. Maintenant, je sais que la réalité est différente. J’ai plusieurs collègues qui n’en font pas. J’aimais tout ce qui était en lien avec la conciliation, aider les gens, rédiger des actes...

Est-ce que vous avez été surprise d'apprendre que la profession figure au douzième rang de l'indice du bonheur 2021 de Léger ?

J’ai été étonné, effectivement. J’ai été étonné à cause de la pandémie, les notaires ayant été extrêmement occupés, sans oublier tous les changements au niveau technologique. Avec les décrets (NDLR Gouvernementaux), les notaires peuvent maintenant signer des actes de façon numérique. Il y a eu un petit chamboulement au début de la pandémie, d’ajustement et de changement pratique. Les notaires ont été ultra débordés avec les mandats, comme vous avez pu le voir avec le boom immobilier. Les notaires en pratique traditionnelle ont vraiment été débordés.

J’ai été heureusement étonné de voir que les collègues, malgré tout ça, sont encore heureux d’être notaires.

Vous dites que votre quotidien a été chamboulé avec la pandémie. Quelle est la différence entre « avant » et « maintenant » dans le cadre de votre quotidien ?

Dans mon quotidien à moi, c'est plus les actes technologiques…Je n'ai pas une pratique traditionnelle, donc je ne peux pas me comparer avec d’autres notaires qui, eux, ont une tout autre réalité que la mienne.

C’est un peu difficile à comparer, mais pour moi, il n'y a pas tellement de difficultés. Peut-être que je fais plus de rencontres avec des clients par Teams, alors qu'avant, c'était plutôt en présentiel, mais j'ai quand même des projets, je me déplace quand même.

Qu'est-ce que vous voulez dire par une pratique dite « traditionnelle » ?

Je ne sais pas si vous avez regardé un peu mon profil ? Moi, j'ai une pratique spécialisée en copropriétés divisées, donc je ne fais pas de testaments, je ne fais pas de successions, je ne fais pas de vente de résidentiel. Mes clients, ce sont des promoteurs immobiliers. Je travaille sur des projets de copropriété, donc des projets de coordination. Je rédige les déclarations de copropriété, tous les documents nécessaires pour la mise en vente de ces projets de copropriétés. Je n'ai pas une pratique de notaire traditionnelle.

Vous mentionnez des projets de copropriété. Est-ce que dans le cadre de votre carrière, il y a un projet dont vous êtes fière ?

Oui. Il y a peut-être deux volets. Si on parle d'un projet… j'ai travaillé sur le projet du Four Seasons, sur de la Montagne avec Carbonleo il y a deux ans, si je ne me trompe pas. Deux ou trois ans. Ça, c'était un projet d'une telle ampleur et d'une complexité incroyable. C'était un beau projet.

Aussi, une mention plus personnelle, mais qui n'est pas un dossier : j'ai reçu, à la fin du mois d’août, le Mérite notarial, donc c'est une belle reconnaissance de mon ordre professionnel, d’autant que je ne suis quand même pas si vieille.

Il y a ces deux volets-là. Si on parle d'un projet d'une grande ampleur et puis d'une complexité assez incroyable sur lequel j'ai travaillé, je vous dirais le Four Seasons. C'était très valorisant de travailler avec des clients comme ça sur de beaux projets (...) On se promène au centre-ville, puis on passe devant des bâtiments sur lesquels on a travaillé, c'est toujours une fierté. On ne l'a pas construit nous-mêmes, mais on a travaillé quand même à la réalisation de ce projet-là.

Vous êtes notaire associée depuis janvier 2020. Est-ce que cela a changé quelque chose dans votre pratique et dans votre quotidien ?

Oui, en étant maintenant associée, c'est sûr que je participe aux décisions du cabinet, puis on ne se cachera pas quand même que janvier 2020 n'est pas loin de mars 2020, le début de la pandémie, donc j'ai été versée dans le bain assez rapidement au niveau décisionnel, avec les réunions, puis toute la prise de décisions au niveau justement du virage vers le télétravail, puis toutes les décisions que nous avons prises à ce niveau-là. C'est sûr qu'au niveau organisationnel, décisionnel, c'est une charge. On a des réunions d'associés, on a... C'est une charge... Sans dire « additionnelle », c'est une charge un peu différente, mais ça me change de ma pratique. C'est plus au niveau de la gestion puis de l'administration.

J'aime participer à la vie de bureau, aux décisions, puis au recrutement. Ce sont des tâches qui s'ajoutent à ma pratique de tous les jours.

Qu'est-ce que vous diriez, en terminant, à un étudiant en droit qui hésite entre le Barreau et le notariat ?

C'est une bonne question, ça. Qu'est-ce que je dirais ? J'ai eu une rencontre, justement, avec des étudiants la semaine dernière. Moi, ce que je leur dis, c'est : « Gardez vos œillères ouvertes. »

Au niveau du notariat, les gens dans la population en général - peut-être moins les étudiants, mais les gens dans la population en général - ont encore une vieille image du notaire, alors que la profession se rajeunit énormément. Elle se féminise aussi beaucoup, parce qu'il y a de plus en plus de femmes. Je n'ai pas les pourcentages en tête, mais je crois que c'est 63-64 pour cent de la profession qui est féminine maintenant, et de plus en plus jeune.

C'est une profession qui va se dynamiser, puis on voit le volet technologique, aussi. Grâce à la pandémie, maintenant, on fait des actes technologiques donc je pense que ça va aider à rajeunir un peu l'image de la profession. C'est ça, c'est une profession qui est quand même dynamique, malgré l'image qu'on garde des notaires. C'est très diversifié aussi : il y a plein de champs d'expertise au niveau du notariat qui sont moins connus. On peut se spécialiser dans ces domaines-là, que ce soit en technologie, ou comme moi en copropriété, ou on peut s'en aller en fiscalité. Il y a des expertises qu'on peut développer comme notaire aussi.

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