Devenir juge, c’est « long et verbeux »!
Jean-Francois Parent
2018-11-07 13:15:00
Le Guide sert à pourvoir la magistrature de candidats à la nomination pour les cours supérieures des provinces et leurs cours d’appel, la Cour d’appel fédérale, la Cour fédérale et de la Cour canadienne de l’impôt.
D’emblée, l’Association du Barreau canadien (ABC) déplore que le nouveau questionnaire, faisant le double de longueur par rapport à l’ancien, soit « écrasant » et « pourrait dissuader de possibles candidatures ».
Dans une lettre envoyée plus tôt cet automne à la ministre Jody Wilson-Raybould, le président du sous-comité des affaires judiciaires de l’ABC John Stefaniuk s’inquiète de l’ampleur de la tâche du postulant.
Outre de nombreux renseignements personnels et professionnels, le formulaire « exige des références à la fois plus nombreuses et plus variées », et cherche à mesure les compétences rédactionnnelles en exigeant « cinq décisions écrites (accompagnées d’un résumé de chacune et des motifs justifiant ce choix), ainsi que cinq essais d’une longueur de 750 à 1 000 mots sur des points connexes au rôle de la fonction judiciaire dans le système juridique canadien ».
Vers une amélioration?
L’ABC reconnaît que la quête d’un poste de haut niveau exige « une quantité considérable de temps et d’efforts dans le processus de dépôt de candidature ».
Mais on peut certainement améliorer le formulaire, plaide l’ABC.
Par exemple, on demande aux candidats « de répondre à des questions qu’il serait interdit de poser dans le contexte d’un quelconque autre processus de demande d’emploi, soit des questions sur l’âge, le lieu de naissance, le sexe, les handicaps et les infractions ayant fait l’objet d’un pardon ».
En outre, « le questionnaire demande de révéler les graves problèmes de santé mentale ou physique survenus au cours des 10 dernières années, mais n’indique pas les raisons pour lesquelles cette demande d’antécédents médicaux est nécessaire ».
Enfin, lorsqu’on demande aux candidats de relater toutes les activités communautaires et civiques où ils s’engagent, ils « ont l’impression qu’on leur demande de révéler leur appartenance politique, un sujet qui, selon les lignes directrices à l'intention des membres du comité consultatif de la magistrature, ne doit pas être abordé ».