En cour pour un foulard de pirate sur son permis

Agence Qmi
2014-08-19 13:15:00

Et pour les croyants, dont Mme Narayana, le port du foulard de pirate fait partie intégrale des pratiques religieuses. D'autres optent plutôt pour une passoire à titre de couvre-chef.
« (Mme Narayana) a une croyance sincère que le principe de base de sa religion (…) l'oblige à porter un accoutrement de pirate sur ses photos d'identité », peut-on lire dans sa poursuite civile rendue publique hier au palais de justice de Montréal.
Discrimination
Selon le document de Cour, Mme Narayana s'était présentée à la SAAQ en mars dernier afin de renouveler la photo sur son permis de conduire. Sauf que le gérant lui a demandé de se découvrir et la femme a refusé.
« Elle lui a dit qu'elle avait droit aux mêmes accommodements que ceux et celles qui portent un hijab ou un autre couvre-chef religieux », indique-t-on dans la poursuite. En vain, puisque Mme Narayana n'a pas pu renouveler son permis.
« Dommage que la SAAQ soit pastariphobe, a récemment indiqué la femme sur les réseaux sociaux. Mais le Monstre (en Spaghettis volant, ndlr) va m'aider à traverser cette épreuve qui n'est qu'un test de ma piété.»
Le mois dernier, la SAAQ lui a répondu que le refus était final. Mme Narayana s'est donc tournée vers les tribunaux. « La plaignante soumet qu'accorder un accommodement raisonnable aux pratiquants de l'islam, du judaïsme et du sikhisme tout en le refusant au pastafarisme est discriminatoire et viole la Charte canadienne des droits et libertés », indique la poursuite.
Elle ne réclame pas d'argent, juste le droit de porter son couvre-chef sur sa photo d'identité.
Inoffensif
Mme Narayana assure que sa demande d'accommodement ne pose aucun problème de sécurité. Depuis qu'elle s'est convertie en 2007 « après avoir été pendant plusieurs années désillusionnée par le catholicisme », elle n'aurait jamais eu de problèmes.
Sa demande ne porterait préjudice à personne, indique la poursuite. Mais sans permis, elle risquerait de perdre son emploi à la Ville, déplorent ses avocats.
« Cette persécution contre les pastafariens a renforcé ma foi et solidifié ma détermination », a t-elle commenté dans un message sur les réseaux sociaux.
Étant donné que l'affaire est devant les tribunaux, la SAAQ n'a pas souhaité émettre de commentaires sur cette affaire.