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Encore de la discrimination dans les cabinets !

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Marie-Ève Buisson

2022-08-11 10:15:00

Bien qu’il y ait de plus en plus d’avocats issus de la diversité ethnoculturelle au Québec, il existe encore des incidents de nature discriminatoire dans les milieux juridiques…
Sources: Site web du Barreau du Québec et Shutterstock
Sources: Site web du Barreau du Québec et Shutterstock
Le Barreau du Québec a sondé 29 cabinets partenaires du projet Panorama depuis 2017, afin de dresser un portrait de la situation des avocats issus de la diversité ethnoculturelle. Ce projet mis en place en 2014 incite les cabinets à inclure plus de candidats provenant d’un groupe ethnoculturel au sein de leur équipe.

Le nombre d’avocats issus de la diversité est passé de 13 % en 2017 à 17 % en 2022. Ce chiffre est beaucoup plus élevé que l’ensemble des membres du Barreau, qui se situe à seulement 9,5 %. Ce sont les personnes du groupe « Nord-Africains/Moyen-Orient » qui sont les plus représentées dans ces cabinets, suivis par les répondants « Noirs ».

Entre 35 et 54 % des répondants croient que les avocats issus de la diversité peuvent accéder aux mêmes opportunités professionnelles que les autres.

Cependant, plusieurs obstacles culturels rendraient plus difficile d’établir un contact avec de nouveaux clients. Le nom de famille, l’accent et les différentes références culturelles feraient partie des difficultés rencontrées.

Des incidents discriminatoires

Selon les répondants, des préjugés et des incidents à caractère discriminatoire se déroulent encore dans les milieux juridiques, sans nécessairement être rapportés aux employeurs. Environ 75 % des avocats de groupes ethnoculturels ont vécu ou ont été témoins de plusieurs comportements discriminatoires depuis les cinq dernières années.

Des blagues, des remarques ou des questions fondées sur des préjugés reliés à l’origine ethnoculturelle auraient été adressés. Le document démontre une hausse de 33,8 % de ce type d’incidents observés depuis 2017.

La majorité des personnes témointes de ce type de discrimination avoue n’avoir rien fait après l’événement. Seulement trois avocats issus de groupes ethnoculturels ont rapporté un incident à leur employeur cette année. En 2017, aucune personne ne l’avait fait.

L’engagement des employeurs

Les avocats issus de groupes ethnoculturels estiment tout de même que leur employeur prend au sérieux l’importance de la diversité et de l’inclusion dans leur milieu de travail. Ainsi, on remarque une hausse de 10 % d’embauche d’avocats issus de la diversité depuis 2017.

Pour favoriser l’inclusion des avocats faisant partie de groupes ethnoculturels, une formation sur les préjugés inconscients serait un moyen à privilégier, selon les répondants. Aussi, établir une forme de « discrimination positive » ou de quotas à l’embauche serait une autre façon d’assurer une diversité dans les équipes.

Le mentorat et la nomination des personnes de groupes ethnoculturels dans des postes de direction permettraient aussi d’éviter des incidents à caractère discriminatoire.

Parmi les 29 cabinets participant au projet Panorama on retrouve McCarthy Tétrault, Norton Rose, Lavery, Fasken et Irving Mitchell Kalichman.
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2 commentaires
  1. Avocat
    Avocat
    il y a 2 ans
    Avocat discriminé
    En sondant les grands bureaux qui n’ont un jour ou l’autre « pas eu le choix » d’embaucher de la diversité, vous ne trouvez pas que le sondage est déjà biaisé ? Le sondage aurait dû viser l’ensemble des cabinets car beaucoup de bureaux d’environ 20-30 ou 40-50 avocats ne semblent pas avoir beaucoup de diversité dans leur rang. Ne pensez pas que la raison est aussi simple que : ils n’ont qu’à postuler pour se faire embaucher. Quand on a un cursus scolaire moyen-élevé, beaucoup d’implication sociale et que personne ne nous fournit d’accusé-réception à notre candidature ni ne nous appelle pour une entrevue, c’est questionna ble. Il y a énormément de chemin à faire encore malheureusement.

  2. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 2 ans
    Qui aime bien chatie bien
    Si les cabinets embauchent presque deux fois plus de minorités ethniques (17%) que leur présence dans les membres du Barreau (9%), les quotas demandés sont complètement injustifiés (même s'il l'était quand même avant).

    D'ailleurs, c'est peut-être la raison que certains clients n'aiment pas les voir travailler dans leurs dossiers car ils pensent qu'ils ont obtenu leur poste par quota plutôt que par la compétence. Fallait y penser.

    Et pour les "incidents", ça doit être la sensibilité des gens qui est trop élevé. Il me semble qu'un avocat est capable de faire la différence entre une attaque personnelle et une plaisanterie. Faut faire preuve d'ouverture pardieu.

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