Fausses confessions : l’impartialité des techniciens remise en question
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Julien Vailles
2017-08-08 13:15:00

Présent à la réunion de l’Association américaine de psychologie, à Washington, M. Kassin mettait en lumière que de telles fausses confessions peuvent survenir si l’accusé ou le suspect est placé dans une situation de vulnérabilité. Le fait de passer plusieurs heures en interrogatoire peuvent constituer de telles conditions, déclare-t-il.
D’après son expérience, des techniciens ont déjà dit avoir besoin de savoir si le suspect avait confessé le crime, pour mener à bien leur enquête. Il soulève qu’une telle information n’est absolument pas pertinente pour eux, au contraire.
Selon le Collège John Kay, parmi tous les cas où une victime d’erreur judiciaire a confessé un crime, la preuve par ADN l’a exonérée dans 28% de ceux-ci.
Pour M. Kassin, les techniciens judiciaires sont poussés malgré eux à arriver à des conclusions qui renforcent la culpabilité du suspect lorsque celui-ci passe aux aveux. Pourtant, de fortes preuves technologiques peuvent démontrer qu’au contraire, le suspect n’est pas celui qui a commis le crime.
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Comment un accusé peut-il confesser un crime qu’il n’a jamais commis? M. Kassin croit qu’un accusé innocent ne voit justement pas la pertinence d’avoir recours aux services d’un avocat, parce qu’il n’a rien à se reprocher. Les policiers, selon lui, laissent entendre que seuls les coupables demandent à parler à un avocat.
Les parades d’identification
M. John Wixter, un autre psychologue, présentait d’autres vues à l’Association américaine de psychologie, concernant cette fois les parades d’identification, indique La Presse. Lors d’une telle parade, on demande au témoin de parler de son degré de certitude quant à l’identification. Or, selon le psychologue, il faudrait plutôt que ce soit le policier qui organise ladite parade qui témoigne du degré de certitude du témoin, avant que l’enquêteur ne rencontre ce témoin.
Les raisons en sont que l’enquêteur peut influencer involontairement la mémoire du témoin et sa certitude quant à l’identification.