Fiasco SAAQclic : « Nous retournerons toutes les pierres », promet le juge Gallant

SAAQclic : Vous ne croirez jamais ce que le juge Gallant a promis!

Le commissaire nommé par le gouvernement Legault pour enquêter sur le virage numérique raté de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) s'engage à faire toute la lumière sur cette affaire. Même si les partis d'opposition à l'Assemblée nationale continuent de réclamer son départ.

Malgré les critiques sur sa proximité avec la présidente du Conseil du Trésor Sonia LeBel, qui pourrait être appelée à témoigner, Denis Gallant a promis aux Québécois, dans son discours d'ouverture prononcé jeudi matin à Montréal, d'aller au bout de ce qu'il est désormais convenu d'appeler le « fiasco SAAQclic ».

« Nous retournerons toutes les pierres de tous les chemins que nous découvrirons, non seulement pour trouver la vérité, mais pour que vous la trouviez à votre façon, à travers les témoignages de ceux que vous entendrez », a-t-il déclaré au terme de son allocution.

Un mois seulement s'est écoulé entre la nomination de Denis Gallant, d'ordinaire juge municipal, et son discours d'ouverture. Le rapport final de la commission devra quant à lui être remis au gouvernement le 30 septembre au plus tard.

Dans ce contexte, Denis Gallant n'a pas perdu de temps pour recruter les membres de son équipe. C'est la raison pour laquelle il s'est délibérément tourné vers d'anciens collègues ayant comme lui travaillé sur la commission Charbonneau, comme le procureur Simon Tremblay et l'enquêteur Robert Pigeon.

« Compte tenu de la durée du mandat, et du fait que nous devrons conjuguer avec la période estivale, il m'est apparu essentiel d'agir promptement pour m'entourer de cette équipe chevronnée et expérimentée en matière d'enquête publique », a expliqué le magistrat.

Pour s'assurer qu'il n'y ait aucun conflit d'intérêt réel ou apparent, des règles de fonctionnement, de procédures et de conduite ont été établies, notamment pour obliger les membres de la commission ayant des liens présents ou passés avec des personnes visées par l'enquête à les faire connaître sans délai.

Ce sera le cas, par exemple, de tous ceux ayant travaillé avec Sonia LeBel à la commission Charbonneau, a précisé le juge Gallant.

« Ces déclarations devaient demeurer confidentielles, mais ce ne sera pas le cas. Je m'engage à rendre le registre complet accessible au public via notre site Internet d'ici la fin de nos travaux », a promis le commissaire.

Rendez-vous lundi

Les audiences publiques de la commission, qui se dérouleront, sauf exception, du lundi au jeudi, débuteront la semaine prochaine avec une présentation du rapport de l'ancienne vérificatrice générale Guylaine Leclerc, a indiqué pour sa part le procureur en chef Simon Tremblay dans son propre discours d'ouverture, jeudi matin.

La parole sera ensuite donnée à l'Autorité des marchés publics (AMP), qui a ordonné une suspension des contrats conclus dans le cadre du projet SAAQclic plus tôt ce mois-ci.

Me Tremblay assis dans la salle de la commission. Ouvrir en mode plein écran Me Simon Tremblay agira comme procureur en chef de la commission Gallant.

Pendant ce temps, à Québec, les partis d'opposition continuent en vain de demander le départ du juge Gallant, dont la nomination, selon eux, risque d'entacher les travaux de la commission.

« Il a encore le temps de se récuser », a notamment estimé le chef libéral par intérim, Marc Tanguay – une opinion partagée par le député péquiste Pascal Paradis, qui a répété que, malgré sa compétence, le commissaire choisi par Québec n'était pas la bonne personne pour présider les débats.

Québec solidaire et le Parti conservateur d'Éric Duhaime sont aussi d'avis que Denis Gallant devrait céder sa place.