Grosse soirée, grosse récolte pour Pro Bono Québec!
Diane Poupeau
2019-02-21 15:00:00
L'endroit est majestueux. Sous des chandeliers rétro, les tables sont dressées. Dessus, on peut lire les noms de ceux qui les ont réservées : Dunton Rainville, Stikeman, Fasken, Bombardier, Lavery...
Il est 18h et sous l'éclairage violet, la salle commence lentement à se remplir. Un petit groupe est déjà agglutiné devant le bar. Le cocktail signature de la soirée : gin et bleuets.
Tradition oblige, un encan des grands vins était organisé. Il n'aura fallu que quelques minutes pour que des amateurs inscrivent leur nom devant les bouteilles. On les comprend, les nectars mis aux enchères sont prestigieux : Porto, Châteauneuf-du-Pape, Pommard...
Grignotti et safari
Outre les vins, les participants peuvent participer à une tombola. Le premier prix ? Un safari luxueux, doublé d'une découverte des vignoble d'Afrique du Sud.
Alors que l'orchestre se met à jouer, la valse des serveurs débute. Sur leurs plateaux, des amuses-bouches concoctés par les Filles Fattoush, des réfugiées syriennes qui mettent leurs talents culinaires à profit pour partager leur culture. Les délicates saveurs orientales invitent à la convivialité.
Entre deux bouchées, Me Daniel Desjardins, vice président principal, Affaires juridiques et Secrétaire de Bombardier, qui co-préside la soirée avec la vice-présidente Affaires juridiques de TELUS, Me Caroline Poirier, nous confie l'importance que cet événement représente pour lui… et son intention de repartir avec l'une des bouteilles mises aux enchères!
Des avocats très impliqués
« Moi je suis venu pour les grignoti », plaisante Me Simon V. Potter, avocat-conseil chez McCarthy Tétrault. Plus sérieusement, il souligne l'implication de son cabinet dans le Pro Bono et l'importance de ces dossiers « considérés comme des dossiers payants ».
Et ils sont nombreux à s'investir dans le Pro Bono, comme Me Joseph Reynaud, avocat chez Stikeman Elliot. « Je fais pas mal de Pro Bono depuis dix ans. Pour moi, c'est une question d'équilibre personnel », confie l'avocat de Caroline Néron.
Même chose pour Me Stéphane Richer, associé chez BLG, qui représente actuellement les parents de Noam Cohen, abattu par la police en juin 2017 à Côte-Saint-Luc. Il avait également mis en place le programme Les Petites créances Pro Bono du cabinet.
Pendant ce temps-là, certains participants découvrent l'exposition photo Portraits de justice. Neuf portraits, signés Mikaël Theimer et Thibault Carron, présentent l'histoire de citoyens qui ont vu leur vie changer grâce à Pro Bono Québec mais aussi des avocats qui ont contribué à ce que justice leur soit rendue.
« Vous parlez beaucoup quand même! »
Alors que l'ambiance se fait de plus en plus chaleureuse et que le volume sonore augmente, les convives sont invités à rejoindre leurs tables. Mais le public est indiscipliné ce soir, et Me Yolande Jame, la maîtresse de soirée, a bien du mal à prendre la parole dans le brouhaha ambiant.
Pas rancunière, l'ancienne ministre salue la présence des participants : « C'est une chose de parler de justice, mais de par votre présence, vous faites bien plus qu'en parler, même si vous parlez beaucoup quand même! ».
Retenue à l'Assemblée Nationale, la ministre Sonia Lebel a néanmoins tenu à saluer, dans une courte vidéo, les actions de Probono Québec et à souligner le rôle essentiel que l'organisation joue dans l'accès à la justice pour tous.
Puis c'est au tour de Me Nancy Legett-Bachand, Directrice générale de Pro Bono Québec, de prendre la parole pour remercier toute son équipe.
Finalement, le chef Hakim Chajar est invité sur scène pour présenter son menu. Et les convives sont gâtés. En entrée : céleri-rave rôti, chorizo, halloumi grillé et raison, le tout arrosé d'une vinaigrette César.
Un nouveau nom et un nouveau logo
Alors que l'orchestre entame Emmenez-moi de Charles Aznavour, le plat, un jarret d'agneau du Québec, servi avec un beurre de panais, fait son apparition sur les tables. Pour les végétariens : des pâtes. Et dans les verres, un côte de Bourd Château Bujan.
L'arrivée des bulles et du dessert, un croustillant aux amandes, mousse aux fruits de la passion, assorti d'une chantilly à la vanille et à la fleur d'oranger, laisse entrevoir la fin de la soirée.
C'est le moment pour les heureux gagnants de la tombola de récupérer leur prix. En fond sonore, évidemment, Africa, de Toto. C'est Me Richard La Charité, secrétaire de la Commission des services juridiques, qui remporte le safari. « Si vous cherchez quelqu'un pour vous accompagner, je suis là », plaisante Yolande James.
L'encan aussi vient de s'achever et les heureux propriétaires viennent récupérer leur bouteille. L'éditeur de Droit-Inc, reparti bredouille l'année dernière, a réussi à mettre la main sur un Châteauneuf-du-Pape, millésime 2005. Une bouteille qu'il compte bien partager avec l'ensemble de son équipe!
Pendant que les conversations continuent à aller bon train, Probono dévoile la surprise de la soirée : son changement de nom et son nouveau logo. C'est ainsi que Pro Bono Québec devient Justice Probono.
Des dons records
Alors que toute la salle lève son verre aux dix ans d'existence de l'organisme, c'est le moment de dévoiler le montant des dons récoltés. « J'aime ça le suspense, c'est comme attendre la décision d'un juge », s'amuse Me Yolande James.
Et à soirée exceptionnelle, bénéfice exceptionnel : Justice Pro Bono a récolté cette année 212 000 $. On est bien loin des 131 600 $ récoltés l'année dernière!
L'argent permettra d’assurer la pérennité de Justice Pro Bono et certains projets comme le programme pour les causes d’intérêt public, le partenariat médico-légal avec l’Hôpital de Montréal pour enfants, les cliniques juridiques bénévoles dans le Grand Nord et la clinique Porte 33 dédiée aux familles qui vivent une séparation.
Si la soirée se termine, certains comptent en profiter jusqu'au bout. Un petit groupe d'irréductibles reste près du bar.
Parmi eux, le président du Jeune Barreau de Montréal, Me Jonathan Pierre-Etienne et son élégant noeud papillon. « Bien sûr c'est très important l'accès à la justice. J'ai pu constater les bienfaits du Pro Bono ces cinq dernières années, notamment en droit familial. Et les réponses sont très positives ! De plus en plus de grands bureaux participent activement », se réjouit-il.
Derrière lui, des employés commencent à débarrasser les tables et à empiler les chaises. Il est temps pour tout le monde de partir, le sourire aux lèvres. Quant à l'équipe de Droit-Inc, elle repart avec plein de sujets d'article...
A
il y a 5 ansJ'ai toujours été contre ça.
Il ne faut jamais soutenir une initiative encourageant l'accès à la justice.
L'accès à la justice coûte cher parce qu'on nous impose des normes élevées visant la protection du public, et ce, à juste titre. Le respect de ces normes coûte très cher. Il faut au moins 15 000 pour un bureau respectant les normes de tenue des dossiers où on peut rencontrer le client en toute confidentialité, etc. (et je n'inclus pas l'adjointe). Avec la cotisation ça fait 20 000 $ qu'il faut dépenser annuellement et on a même pas commencé à travailler. C'est très bien ainsi. Il faut que ces normes soient rigides et encadrent bien notre profession. Je ne m'en plains pas du tout.
Cependant ce même public, bénéficiant de ces normes et donc de la protection qu'elles offrent, est d'une hypocrisie sans nom lorsqu'il se plaint qu'il n'a pas accès à la justice à cause des coûts qui lui sont demandés. Faut être cohérent.
Après avoir fait de l'aide juridique et offert des tarifs très avantageux, j'ai fini par comprendre. Tout ça c'est fini pour moi. Rien en bas de 275 par heure maintenant. Je suis très très heureux de mes chiffres et surtout je me fais un devoir de décourager toute initiative (et tout jeune confrère) qui viserait à ouvrir l'accès à la justice.
F.U. toi public qui demande le beurre, l'argent du beurre et les fesses de la crémière.
Me Stéphane Lacoste
il y a 5 ansLe commentaire de A ressemble à l’oeuvre d’un throll, il est certainement trop dégoutant pour être vraiment l’oeuvre d’un avocat. Pro Bono Québec joue un rôle essentiel.
A viole d’ailleurs ses obligations déontologique en donnant ainsi un caractère de lucre à la peofession.
Je suis quant à moi bien fier d’avoir été présent au diner et de soutenir Pro Bono Québec.
Anonyme
il y a 5 ansSoirée exceptionnelle! Nourriture exquise, travail remarquable et succès sans précédent. Et tout cela pour une merveilleuse cause!Merci aux organisateurs et aux bénévoles:) Un évenément à répéter annuellement.