La Couronne insinue que Richard Bain a pu simuler la maladie mentale

La Presse Canadienne
2016-08-03 07:00:00

Me Galiatsatos contre-interroge pour une deuxième journée, mardi, la docteure Allard, une psychiatre légiste qui avait rencontré l'accusé, à la demande de la défense, après l'attentat du 4 septembre 2012. Depuis la semaine dernière, la psychiatre accrédite la thèse de la défense selon laquelle Bain ne peut être tenu criminellement responsable des crimes qui lui sont reprochés, pour cause de trouble mental.
La Couronne, elle, soutient que Bain était animé d'une rage fanatique envers les souverainistes québécois.
Me Galiatsatos interroge mardi la docteure Allard sur les comportements de Bain avant, pendant et après l'attentat du Métropolis, afin de démontrer que l'accusé était sain d'esprit. Le procureur lui a notamment demandé si l'accusé n'avait pas démontré des signes de simulation lors des interrogatoires policiers et de ses entretiens avec la psychiatre après l'attentat.
Ainsi, lors d'un interrogatoire en 2013, Bain aurait indiqué aux enquêteurs que « lorsque vous parlez de Dieu à des non-croyants, ils pensent que vous êtes fou ». Or, a plaidé la poursuite, le seul fait de savoir que de tels discours le font passer pour fou ne démontre-t-il pas que Bain simulait la maladie mentale?
Selon la docteure Allard, si l'accusé avait voulu simuler des troubles mentaux, il aurait insisté sur ses problèmes psychiatriques plutôt que de les nier, comme il l'a fait.
Richard Henry Bain, âgé de 65 ans, a plaidé non coupable aux six chefs d'accusation déposés contre lui pour meurtre prémédité, tentative de meurtre, possession de matériel incendiaire et incendie criminel, relativement à l'attentat survenu le soir de la victoire du Parti québécois aux élections générales de 2012. Le technicien de scène Denis Blanchette a perdu la vie et son collègue Dave Courage a subi de graves blessures après avoir été atteints par le même projectile à l'extérieur du Métropolis.
Me Galiatsatos a aussi laissé entendre, mardi, que Bain avait pris plusieurs décisions complexes le 4 septembre 2012, ce qui laisse planer des doutes sur ses soi-disant troubles mentaux.
L'accusé a notamment demandé comment se rendre au Métropolis, a choisi soigneusement ses armes, les a chargées correctement, et il a retiré la plaque d'immatriculation de son véhicule, a rappelé mardi la Couronne.
La docteure Allard a soutenu que les personnes souffrant de psychose ne perdent pas nécessairement leurs capacités d'organisation, et que les gestes posés par l'accusé ne sont pas « incompatibles » avec un état de psychose.