La justice en Haïti

Agnès Rossignol
2015-01-13 13:15:00

Cette tragédie qui a aussi affaibli les fondations fragiles de l’État haïtien et du système de justice, est l'occasion pour Avocats sans frontières Canada (ASFC) de faire le point sur la situation de la justice dans le pays.
Dans un communiqué, l'organisation, présente depuis 2006 en Haïti, rappelle qu'elle s'est immédiatement engagée avec ses partenaires en faveur de la mise en place de services d’aide juridique et d’assistance judiciaire post-catastrophe fournis gratuitement aux victimes du séisme.
Le projet Justice de première ligne (JPL) soutenu par le gouvernement du Canada a permis à des personnes en situation de vulnérabilité, surtout des femmes et des déplacés internes vivant dans les camps, d’avoir accès à des services de soutien juridique essentiels pour répondre aux besoins extraordinaires créés par le tremblement de terre dans un contexte d’accès à la justice déjà difficile.
« Pendant plus de trois ans, de 2010 à 2013, les avocat(e)s, juristes et intervenant(e)s sociaux haïtien(ne)s soutenu(e)s par le personnel d’ASFC à Port-au-Prince et au siège à Québec ont ainsi traité plus de 1900 dossiers » a fait savoir Me Pascal Paradis, directeur général d’ASFC.
« Des mineurs en détention préventive ont été acquittés et relâchés, des pensions alimentaires ont été payées à des femmes en situation de vulnérabilité, des dommages ont été obtenus pour des victimes, des conflits ont été résolus et plus de 500 certificats de naissance et de décès ont été émis », a-t-il précisé.
Ces services d’aide juridique ont été poursuivis par l’ONG haïtienne Défenseurs des opprimé(e)s (DOP) qu'ASFC appuie aujourd’hui, tout comme l’Office de la protection du citoyen d’Haïti dans le cadre d’un projet soutenu par le gouvernement du Québec visant à lutter contre la détention provisoire abusive des femmes et des mineurs.

« Le rétablissement de la justice et de l’État de droit après la catastrophe du 12 janvier 2010 représentait alors une priorité au même titre que la reconstruction des infrastructures. On doit saluer les progrès accomplis mais la situation en matière de justice et de gouvernance demeure malheureusement source de préoccupations », a indiqué Edouard Delaplace, directeur des affaires juridiques d’ASFC.
Il a exprimé l'inquiétude de l'organisation face à la crise politique et institutionnelle qui secoue encore la nation haïtienne, se félicitant toutefois du fait que dans la rue, la population haïtienne fait une exigence de l'établissement d'une justice fonctionnelle et impartiale.
ASFC entend poursuivre son action auprès de ses partenaires locaux pour faire de l’accès à la justice et de la lutte contre l’impunité une réalité en Haïti.
Anonyme
il y a 10 ans"La Constitution est en papier, les baïonnettes sont en acier"
Une réflexion d'une grande sagesse, valable bien au delà de ce pays, dans bien des "états de droit(s)"
DSG
il y a 10 ansI remember five years ago when watching those poor people living in ruins with no food, water, shelter or medical care the first thing I said to myself was "those poor people are in dire need of legal services.” Luckily we have organisations like ASFC that provide the basic needs to the injured and starving.