Les avocats-lobbyistes de la charte
Gilles Des Roberts
2013-09-12 15:00:00
Un dossier taillé sur mesure pour les avocats-lobbyistes. C’est ainsi que le panel politique de Droit-Inc. (*) décrit le projet de charte des valeurs québécoises présenté par le ministre responsable des institutions démocratiques et de la participation citoyenne, Bernard Drainville.
« Ce projet sera l’objet de grosses campagnes de lobbying. Autant du côté des opposants que de ceux qui sont en accord avec la charte ou encore qui considèrent qu’elle ne va pas assez loin. Et les droits individuels et collectifs, ce n’est pas la tasse de thé des spécialistes des affaires publiques et gouvernementales. C’est celle des avocats, n’en déplaise à mes amis de National », indique un membre du personnel politique d’un des partis d’opposition.
Des noms d’avocats qui seront sûrement interpellés dans le débat sur la charte circulent d’ailleurs déjà sur la colline parlementaire.
Le premier sur la liste est Julius Grey, un routier des causes touchant le respect des droits et libertés individuels. Me Grey a mené une bataille contre certaines dispositions de la Charte de la langue française et s’est rendu jusqu’en Cour suprême pour contester, avec succès, l’interdiction le port du kirpan dans les écoles de la Commission scolaire Marguerite Bourgeois.
Les observateurs politiques s’attendent également à ce que les services de Me Luc Alarie soient retenus. L’associé de la firme Alarie Legault de Montréal a défendu bec et ongle, mais sans succès, le Mouvement laïque québécois qui tentait d’interdire la prière au conseil municipal de la ville de Saguenay.
« Et j’ai parié 20 $ avec des collègues que Me Guy Bertrand trouvera bien un moyen de s’insérer dans le dossier de la charte des valeurs », note avec à peine une trace d’ironie dans la voix un membre du panel de Droit-Inc.
(*) Groupe composé de membres du personnel politique du PQ, du PLQ et de l’ADQ