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Les champions des fusions et acquisitions

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Didier Bert

2024-10-24 15:00:14

Niko Veilleux. Source: Osler
Niko Veilleux. Source: Osler
Deux cabinets se distinguent sur le marché canadien des fusions et acquisitions. Qui sont-ils?



Le marché canadien connaît une activité contrastée en matière de fusions et acquisitions pour les trois premiers trimestres 2024.

Les transactions annoncées sont en forte hausse de 40 % sur les neuf premiers mois de l’année, selon le classement mondial LSEG Global Mergers & Acquisitions Review. Toutefois, les transactions complétées sont en recul de 9 % sur la même période.

Ces chiffres doivent être comparés avec ceux du tout début de l’année. Les deux indicateurs connaissaient une baisse respectivement de 23 % et 12 % sur le premier trimestre.

Deux cabinets au sommet

Parmi les cabinets impliqués, Osler Hoskins & Harcourt se place en première position canadienne dans la valeur des transactions annoncées, avec une participation dans des transactions atteignant un total de 34,2 milliards $US pour ces trois premiers trimestres 2024.

Pour la valeur des transactions annoncées, Osler ravit la première place canadienne à McCarthy Tétrault, qui suit avec 30,1 milliards $US. En troisième place se trouve Blakes (29,2 milliards $US).

« Nous sommes très heureux de ce positionnement, car nous visons à être reconnus comme meneurs du marché », se félicite Niko Veilleux, chef du groupe de pratique du droit des sociétés du bureau de Montréal chez Osler. Celui-ci attribue cette performance à la « bonne couverture du Canada au complet » par le cabinet.

Osler s'est notamment distingué en représentant Béton Provincial dans l'acquisition des actifs du groupe irlandais CRH au Québec et à Terre-Neuve. Le cabinet a également conseillé Metro Chaîne d’approvisionnement dans l’achat de Groupe SCI, un entreprise canadienne de logistique.

De grandes transactions complétées

Quand on regarde le classement des cabinets canadiens du point de vue de la valeur des transactions complétées, c’est cette fois Blakes qui occupe la première place avec un total de 36,2 milliards $US, devançant Stikeman Elliott (35,5 milliards $US) et Sullivan & Cromwell (35,0 milliards $US).

Patrick Menda. Source: Blakes
Patrick Menda. Source: Blakes

Blakes s'est notamment distingué en conseillant RBC dans l'acquisition d'HSBC Canada, une transaction de 13,5 milliards $, mais aussi l’accord de privatisation de Nuvei par Advent International qui représentait 6,3 milliards $.

« Nous avons connu pas mal de succès dans des secteurs où nous possédons une expertise, tels que le secteur financier, les ressources naturelles, la transition énergétique, la technologie ainsi que les secteurs traditionnels de biens et services industriels », salue Patrick Menda, qui codirige les groupes Capital-investissement et Droit commercial et des sociétés de Blakes à Montréal.

Quant au nombre de transactions, qu’elles soient annoncées ou complétées, c'est le même trio qu'on retrouve en tête sur le marché canadien avec respectivement Fasken (213 annoncées, 198 complétées), Osler (84 annoncées, 79 complétées), puis Stikeman Elliott (75 annoncées, 75 complétées).

Il n'est pas si étonnant que la valeur des transactions soit en tendance haussière depuis le début de l'année alors que le nombre de transactions est plutôt à la baisse.

« La complexité des transactions augmente d'année en année », constate Philippe Bourassa, associé chez Blakes à Montréal. « On observe davantage de négociations sur le prix. Les difficultés à s'entendre sur un prix commun expliquent un ralentissement du nombre de transactions. De plus, la réglementation est de plus en plus complexe, notamment dans l'industrie des services financiers. Et les défis sont nombreux en matière de cybersécurité et de protection des renseignements personnels. »

Perspectives prometteuses?

Le marché canadien a connu jusqu’à présent une année 2024 en montagnes russes. Après un premier trimestre décevant, le deuxième trimestre est venu rattraper du terrain, avant que les mois de juillet et août tempèrent à nouveau cette dynamique. Mais depuis le début du mois de septembre, un frémissement gagne le marché canadien des fusions et acquisitions.

Philippe Bourassa. Source: Blakes
Philippe Bourassa. Source: Blakes

« Après un été calme, beaucoup de transactions se mettent en marche depuis le retour du congé de la fête du travail », observe Niko Veilleux, qui s'attend à ce que les décisions successives de la Banque du Canada de baisser ses taux d’intérêt donnent de l’allant au marché. « Les taux d'intérêt vont dans la bonne direction pour les emprunteurs. »

Le résultat de l’élection présidentielle américaine ne devrait pas avoir d'impact important, considère Niko Veilleux, qui constate que les marchés se sont fait à l'idée de voir Donald Trump revenir au pouvoir, comme à celle d’une élection de Kamala Harris.

« La victoire d’un candidat plutôt que l'autre peut avoir des conséquences sur les projets énergétiques et en ressources naturelles, de même que l’imposition potentielle de tarifs douaniers sur les pays qui transigent beaucoup avec les États-Unis, dont le Canada », nuance Patrick Menda.

Marché mondial: croissance en valeur

Au niveau mondial, l’activité en fusions et acquisitions est en nette croissance pour ce qui est de la valeur, avec un gain de 16 % pour les neuf premiers mois de l'année 2024, comparativement à la même période un an plus tôt.

Le nombre de transactions est quant à lui en recul de 20 %. Avec 35 500 transactions annoncées au cours des trois premiers trimestres, c’est le plus faible total depuis huit ans.

Trois cabinets d'avocats se démarquent: Skadden (331,6 milliards $US), Kirkland & Ellis (315,4 milliards $US) et Latham & Watkins (290,6 milliards $US) survolent le marché du point de vue de la valeur des transactions annoncées.

Pour le nombre de transactions complétées, on retrouve le même trio, mais dans un ordre différent : Kirkland & Ellis (238,5 milliards $US) devance Latham $ Watkins (236,4 milliards $US) et Skadden (231,9 milliards $US).

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