L’ex-directeur du SPVM met en demeure Valérie Plante pour « diffamation »
Radio -Canada
2021-09-15 09:35:00
M. Pichet, qui a renoncé à son poste de directeur avant d’être destitué en 2018, en a contre les réponses de Mme Plante aux questions des journalistes sur la question de la sécurité publique à Montréal.
Il lui reproche d’avoir dit qu’à son arrivée à l’Hôtel de Ville « il a(vait) fallu qu'(elle) change de chef de police », que « la pagaille était prise ». M. Pichet dénonce également que la mairesse l’ait désigné comme « le chef de police choisi par M. Coderre », et ce, bien que Denis Coderre l’ait effectivement choisi comme directeur du SPVM lorsqu’il était maire de Montréal, en 2015.
Enfin, M. Pichet reproche à Mme Plante d’avoir mentionné que « l’enquête sur les sources journalistiques » a eu des répercussions sur le travail des policiers. La mise en demeure souligne que le rapport de la Commission d’enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques (commission Chamberland) avait conclu que « les enquêtes (s'étaient) déroulées dans le respect du cadre législatif en vigueur ».
Selon l’avocat de M. Pichet, les propos de Mme Plante lui apposent « une étiquette de mauvais gestionnaire » de façon « arbitraire et erronée », de même qu’une « connotation politique inappropriée et sans fondement ».
« Il est plus qu’évident que vos propos hautement diffamatoires et préjudiciables sont le résultat d’une pure ignorance et improvisation sur un sujet que vous ne maîtrisez de toute évidence pas du tout », peut-on lire dans la mise en demeure signée par Me Daniel Rochefort.
Ce dernier demande à la mairesse de se rétracter « dans un forum semblable ou équivalent à celui lors duquel (elle a) tenu ces propos dans un délai de cinq jours. À défaut de quoi, des procédures judiciaires seront entreprises contre vous ».
La principale intéressée n'a pas tardé à réagir.
« Je suis désolée si M. Pichet s’est senti visé par mes propos d’hier quand je faisais référence au bris de confiance qui régnait au SPVM sous la gouverne de Denis Coderre », a-t-elle indiqué dans une déclaration transmise par son cabinet à Radio-Canada.
« J’ai simplement voulu rappeler les faits, à l’effet qu’une enquête était menée par le ministère de la Sécurité publique, et que c’est Denis Coderre qui a définancé le budget de la police et réduit les effectifs, ou encore, qui a coupé les ressources aux unités d’enquête contre les gangs de rue », a ajouté la mairesse.
« Notre administration s’affaire à réparer les pots cassés laissés par l’ancien maire », a-t-elle résumé.