L'UE impose une amende sans précédent de 3,6 milliards $ CAN à Google

La Presse Canadienne
2017-06-27 10:30:00

Le géant du web a été puni pour avoir profité de sa position dominante lors des recherches effectuées en ligne pour rediriger les consommateurs vers ses propres boutiques virtuelles.
Les responsables européens ont donné à la firme californienne 90 jours pour mettre fin à cette pratique, faute de quoi elle écopera d'une amende correspondant à 5 pour cent des revenus mondiaux quotidiens de sa compagnie mère, Alphabet.
Google envisage de porter la décision en appel.
La Commission européenne, qui est responsable des questions de concurrence au sein de l'UE, reproche à Google d'avoir donné plus de visibilité à ses boutiques virtuelles, même si le consommateur aurait pu faire de meilleures affaires ailleurs.
La Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré par voie de communiqué que « Google a abusé de sa position dominante sur le marché des moteurs de recherche en favorisant son propre service de comparaison de prix dans ses résultats de recherche et en rétrogradant ceux de ses concurrents ».
Elle a ajouté que ce « que Google a fait est illégal au regard des règles de concurrence de l'UE. Elle a empêché les autres sociétés de livrer concurrence sur la base de leurs mérites et d'innover. Et surtout, elle a empêché les consommateurs européens de bénéficier d'un réel choix de services et de tirer pleinement profit de l'innovation ».
Google a rétorqué qu'elle cherche uniquement à présenter les résultats des recherches de manière à permettre aux internautes de trouver facilement ce qu'ils désirent.
Cette amende est la plus lourde jamais imposée en Europe dans une affaire de concurrence, surpassant largement celle de 1,06 milliard d'euros imposée au fabricant de puces électroniques Intel en 2009.
L'amende risque toutefois d'avoir un impact plus marqué sur la réputation de Google que sur ses finances, puisque Alphabet dispose de réserves en liquide de 82 milliards d'euros.
Mme Vestager a expliqué que l'enquête de la Commission européenne, qui a débuté en 2008, s'est intéressée à quelque 1,7 milliard de recherches en ligne. Les enquêteurs ont constaté que, en moyenne, les concurrents du service Google Shopping les mieux présentés arrivaient seulement en quatrième page des résultats.
Mme Vestager a dit que 90 pour cent des internautes cliquent sur la première page.