Pornhub collabore avec les avocats de « Noémie »
Agence Qmi
2014-04-02 14:57:00
C'est que Noémie (nom fictif) cherche à obtenir un dédommagement contre celui qui avait mis en ligne une vidéo d'elle en plein ébat sexuel, tout en ajoutant son vrai nom et une référence à Montréal. La vidéo avait été vue plus de 150 000 fois depuis décembre 2012.
Sauf que l'internaute est anonyme et la jeune femme dans la vingtaine avait saisi les tribunaux pour obtenir les traces laissées par cet individu sur le net.
Même si un des sites pornos visés par sa poursuite a décidé de collaborer, l'affaire n'est pas terminée. Le site BangYouLater avait retiré la vidéo, mais il avait laissé la description qui indique toujours le vrai nom de Noémie. Lorsqu'on tape son nom dans un moteur de recherche, les liens vers les sites pornos apparaissent toujours parmi les premiers résultats.
La femme réclame 60 000 $ à l'internaute et à BangYouLater, et une première audience devrait se tenir ce mercredi au palais de justice de Montréal.
Télécharger puis effacer
Mais même en cas de victoire devant les tribunaux contre BangYouLater, les problèmes de Noémie ne risquent pas de s'arrêter là.
«C'est facile de reproduire une vidéo», explique le professeur de droit Pierre Trudel, tout en ajoutant que la difficulté de purger son nom d'internet pourrait devenir un argument pour justifier l'indemnisation demandée à la Cour.
Mme Dunn explique pour sa part que le concept de Pornhub, qui se classe dans le top 100 des sites les plus visités de la planète selon le site d'analyse Alexa, est de laisser les usagers mettre en ligne des vidéos.
C'est seulement en cas de plainte que le contenu est effacé. Sur les 10 000 vidéos mises en ligne chaque jour sur ce site, 15 à 25 % le sont grâce aux contributeurs parfois anonymes, ajoute- t- elle. Mais outre le contenu facilement identifiable comme étant illégal, il est difficile de prévenir les cas comme celui de Noémie sans qu'il y ait de plainte.
«Il n'y a pas de solution facile», conclut Mme Dunn.
Cette façon de faire peut causer des ennuis, comme dans le cas de Noémie, mais c'est toutefois la norme, ajoute pour sa part Pierre Trudel.
« Les sites n'ont pas d'obligation de faire des vérifications préventives», explique-t-il.
Noémie devra d'ailleurs prouver que la vidéo et son nom avaient été diffusés contre son gré, conclut Pierre Trudel. Car même si la vidéo avait pu être filmée avec son consentement, elle n'avait pas forcément accepté qu'elle soit publiée sur internet, ou encore que son vrai nom y soit associé.