Poursuite de 2 millions $ après un accouchement

Agence Qmi
2016-01-25 09:38:00

«J’ai le sentiment qu’on ne fait rien, qu’il ne se passe rien. Je cris, je cris, je cris», raconte-t-elle. Sa tension artérielle est très faible, elle est en état de choc.
Une infirmière qui est inquiète demande à la Dre Nathalie Cyr, qui a pratiqué la césarienne, de venir au chevet de la patiente. L’infirmière écrit dans le dossier médical de la patiente que «Dre Cyr est avisée que j’aimerais qu’elle vienne voir et examiner la patiente, elle me répond qu’on attend que la tension artérielle remonte, qu’il n’y a rien d’autre à faire présentement. Je l’avise que ça me rassurerait, elle ne veut pas venir.»
L’état de Nancie Lapointe continue de se détériorer. Un médecin des urgences lance un code bleu, entreprend des manœuvres de réanimation et note «que le docteur Cyr ne pense pas que la patiente souffre d’un saignement intra-abdominal. Elle suspecte plutôt une embolie pulmonaire.»
Selon la poursuite, le médecin des urgences prescrit négligemment de l’héparine, ce qui accroit davantage les saignements. Neuf heures après la césarienne, un examen de résonnance magnétique révèle la présence de 3,5 litres de sang dans son ventre.
Gérer les complications

«La complication arrive dans à peu près 1% des cas, mais il faut le gérer comme il faut. Les règles de l’art enseignent qu’il faut que le médecin vienne et qu’on découvre les sites de saignements», estime-t-il.
La Dre Cyr pratique finalement une hystérectomie abdominale. La patiente est ensuite transférée à l’hôpital Saint-Luc où ses artères utérines sont embolisées pour arrêter les saignements.
Nancie Lapointe se rappelle qu’elle est alors passée bien près d’y passer «Mon système au complet ne fonctionne plus bien, à tous les niveaux.»
Elle a subi une nécrose de la glande hypophysaire, qui est le chef d’orchestre de toutes les glandes du corps. Mme Lapointe a souffert d’insuffisance rénale, d’œdème pulmonaire, d’insuffisance du foie, des reins, de la glande thyroïde, des ovaires. Cela lui cause un diabète insipide, de la fatigue chronique, des troubles de la concentration. Elle était enseignante, mais elle est devenue inapte à tout emploi.
Dans sa poursuite, Mme Lapointe réclame plus de 2 millions de dollars aux deux médecins, de même qu’à la direction de l’hôpital, principalement en pertes salariales, de même que 30 000 dollars parce que la Dre Cyr n’aurait pas porté assistance à une personne en danger.
Avocat
il y a 9 ansÀ, mettons, 50 000 par année, ça fait tout de même un arrêt de travail de 40 ans...
Anon
il y a 9 ansTout dépend de l'âge de mme Lapointe à qui peut être reste 40 ans jusqu'à la retraite et qui ne peut plus avoir d'emploi au d'augmentation salariale...
Avocat
il y a 9 ansOu exactement dans l'article parle-t-on d'incapacité permanente?
Avocat
il y a 9 ansJe ne vois rien dans l'article qui concerne le revenu annuel perdu. Peut-être la demanderesse gagnait-elle beaucoup moins, ou beaucoup plus.
Étudiant en droit
il y a 9 ansIl y a une distinction qui doit impérativement être effectuée entre "complications médicales" et "faute professionnelle". Bien que, dans le meilleur des mondes, le Dr. aurait réagis exactement au bon moment, de la bonne façon au cas particulier et exceptionnel de Mme, les actes posées par le corps médicales constituent-ils un manquement répondant à de la "grave insouciance" ou une faute lourde?
Considérant le scénario hypothétique que la faute professionnelle est établie, il serait intéressant de contre-évaluer l'état de santé réel de Mme : un diabète ne rends pas une personne inapte au travail, tout comme un déficit d'attention.
La poursuite me semble plutôt calquée sur le "modèle américain" qui ne reflète en aucun cas la situation au Québec. 2 M$ réclamé pour une enseignante gagnant dans les 60 000$?