Procureurs et juristes prêts à un bras de fer avec le gouvernement
Agence Qmi
2011-02-15 17:56:00
Me Leblanc affirme être prêt à se battre jusqu’au bout. « Nous préférons être forcés de rentrer en restant debout plutôt que de rentrer à genoux en acceptant une offre qui ne règle pas les problèmes de la Couronne une fois pour toutes », a-t-il martelé à plusieurs reprises dans son allocution.
Les juristes de l’État sont dans la même situation. Éric Dufour, porte-parole de l’AJE, a déclaré lors d’une entrevue avec 24H : « Nos négociations ont également été rompues ce midi. Le gouvernement voulait nous imposer leur offre. C’est toute une façon de négocier, n'est-ce pas ? »
Il a ajouté que les membres de l’AJE ne se laisseront pas intimider par la menace d’une loi spéciale.
Fonds de grève
Par ailleurs, 24H a appris que les fonds de grève de l’APPCP et de l’AJE seraient suffisamment garnis pour leur permettre de se battre pendant « plusieurs mois », dans l’éventualité où le conflit s’éterniserait.
« Nous en avons assez pour plusieurs semaines, voire quelques mois », a laissé entendre la trésorière de l’APPCP, Me Julie-Maude Greffe, tout en refusant d’en dire plus, prétextant qu’il s’agit « de données de nature confidentielles ».
À l’AJE, on confirme pourtant sans retenue que les juristes reçoivent seulement 40 % de leurs salaires actuellement.
« Nous perdons beaucoup d’argent, mais nous sommes capables de nous priver de 60 % de notre salaire pendant plusieurs mois sans problème », a assuré, pour sa part, Me Éric Dufour.
Fournier « préoccupé »
Le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, a commenté la situation au terme d’une conférence de presse à Québec, mardi.
« Nous sommes préoccupés par la façon dont la justice s'administre quotidiennement. La population a besoin d’eux », a-t-il affirmé en parlant des procureurs de la Couronne et des juristes. Mais il a répété que « l’offre du gouvernement est substantielle ».
Les procureurs de la Couronne réclament un rattrapage de 40 % de leur rémunération pour atteindre la moyenne canadienne alors que Québec affirme ne pas pouvoir payer plus de 10 % ou 12 % supplémentaires.