Propos désobligeants d’une Juge
Marie-Ève Buisson
2024-06-18 11:15:25
Une juge s’est montrée « dure » envers une présumée victime de proxénétisme…
La juge de la Cour du Québec, Joëlle Roy, a adopté un ton « très sévère » envers une présumée victime, lors d'un procès pour proxénétisme de mineure.
Elle a « brusquement » réprimandé la jeune femme, lui repprochant de donner des réponses « incohérentes » lors du contre-interrogatoire, rapporte La Presse.
« Ce n’est pas à vous d’être tannée. Je comprends que ça vous agace, mais vous devez répondre. Ne répondez pas avec désinvolture », a répondu sèchement la juge à la victime.
L’avocat Sharon Sandiford a ensuite posé des questions très précises concernant une discussion entre l’accusé et la plaignante. Cependant, cette dernière ne se souvenait pas des détails exacts de la conversation. Quelques instants plus tard, la juge Roy a soudainement interrompu le témoignage.
« Je vais vous demander d’arrêter ça. Vous répondez n’importe quoi depuis 10-15 minutes. Vous répondez pour répondre », a ajouté le juge, toujours selon La Presse.
Pas la première fois
Deux plaintes ont été déposées à l’encontre de la juge relativement aux propos qu’elle a tenu en salle d’audience les 12 et 13 octobre 2023.
La juge avait alors fait un discours assez inusité où elle se disait victime de violence de la part du chroniqueur Yves Boisvert, qui avait écrit un texte la critiquant.
« Je trouve ça tellement injuste », a-t-elle dit en larmes. « Si vous pensez que je suis une incompétente, faites votre requête en récusation tout de suite », a-t-elle lancé aux avocats
La première plaignante, Eloyse Berger, soutient que la juge a manqué de sérénité.
La deuxième plainte déposée par Me Sophie Lamarre, directrice adjointe des poursuites criminelles et pénales (DPCP), mentionne que certains commentaires de la juge manquaient de sensibilité.
Ils pourraient même avoir blessé les victimes et miné leur confiance envers le système de justice.
« Il y a lieu de référer les plaintes à un comité d’enquête afin que celui-ci détermine si les propos de la juge constituent des manquements à ses obligations déontologiques de réserve et de sérénité, et s’ils ont autrement contribué à miner la confiance du public envers le système de justice », a conclu le Conseil de la magistrature du Québec dans une décision rendue publique.