Un avocat poursuit pour sa Jetta polluante

«Pendant six ans, le plaignant et son épouse pensaient conduire la voiture la plus écologique; c’était plutôt le contraire. Apparemment, ils conduisaient la voiture la plus nuisible pour l’environnement», peut-on lire dans la poursuite civile intentée par Me Jean-Philippe Groleau en Cour du Québec.

Me Groleau - un associé qui fait partie des groupes de pratique Litige et Enquêtes et droit pénal des affaires de Davies -, qui se représente lui-même, explique dans sa poursuite avoir une conscience environnementale. Et c’est pour cette raison qu’il dit avoir acheté une Jetta avec moteur diesel en 2009, votée à l’époque «voiture verte de l’année» par un magazine américain.

«Le choix du véhicule a été fait en se basant principalement sur la performance environnementale», écrit-il dans sa poursuite.

Tromperie

Or, après six ans et 91 000 km parcourus, le scandale des moteurs truqués en septembre dernier a changé la donne, puisqu’un logiciel installé dans certains véhicules Volkswagen, dont les Jetta 2009 diesel, permettait de «tricher» lors des tests d’émission de polluants.

«Le plaignant a été dupé (...), il est clair qu’il n’aurait jamais acheté cette voiture sans les arguments trompeurs de Volkswagen», indique le document de cour.

Il réclame donc l’annulation du contrat de vente, mais aussi 10 000 $ en dommages punitifs. M. Groleau indique même qu’il est prêt à rendre la voiture à Volkswagen «dès que l’endroit lui sera confirmé». Il s’attend toutefois à ce que le constructeur s’occupe de l’entretien jusqu’à la fin du dossier.

Depuis l’éclatement du scandale, plusieurs recours collectifs avaient été intentés au Canada et au Québec pour des montants évalués entre autres à 5000 $ et 10 000 $.

«Nous ne sommes pas encore certains des mesures qui devront être prises pour assurer la conformité des modèles TDI (diesel), mais nous travaillons activement à la recherche d’une solution », indique Volkswagen Canada sur son site web.

Le constructeur automobile n’a pas répondu aux appels. Le concessionnaire Volkswagen visé par la poursuite de M. Groleau non plus. Ce dernier n’a pas voulu commenter.

En septembre dernier, Volkswagen avait reconnu que la vaste supercherie pouvait toucher 11 millions de ses véhicules à travers le monde. La valeur de ses actions a brutalement chuté en bourse.