Un juge refuse de transférer une trans de pénitencier
Mathieu Galarneau
2020-02-17 12:00:00
« Les établissements pour femmes au Canada ne permettent pas actuellement d’accueillir des détenues avec un risque aussi élevé d’évasion », a expliqué le juge en rendant sa décision, selon ce que rapporte Le Journal de Montréal.
Âgée aujourd’hui de 46 ans, la femme trans a été condamnée à la prison à vie pour le meurtre prémédité de Robert Tanguay qu’elle a commis en 1997 à Rigaud. Elle s’identifiait à l’époque comme étant John. Une fois condamnée, elle a reçu un traitement hormonal pour devenir une femme.
Or, être une femme trans dans une prison d’hommes n’est pas de tout repos, s’était-elle plainte à la cour. « Je me fais pogner la poitrine, j’ai eu des claques sur les fesses, ça arrive que des hommes passent quand je prends (ma) douche... C’est stressant, humiliant », avait-elle raconté, toujours selon le Journal.
Après avoir commis son meurtre, Boulachanis est partie en cavale pendant 13 ans. Plus tard, elle a réussi à s’évader d’un fourgon blindé et, en 2015, du matériel artisanal pouvant servir pour une évasion avait été trouvé dans sa cellule.
Le juge Buffoni a donc refusé la demande de la prisonnière, jugeant le risque d’évasion trop élevé dans un établissement de femmes, où les mesures de sécurité sont moins élaborées.
« Le service correctionnel offre un milieu de vie sécuritaire à la requérante, il a mis en place plusieurs mesures pour améliorer le quotidien de la requérante, il offre des accommodements », a conclu le juge.