Une avocate au Bureau des enquêtes indépendantes

Céline Gobert
2016-02-11 15:48:00

Le quatrième enquêteur, Pierre Larente, a travaillé comme inspecteur civil aux projets spéciaux au Service de police de la Ville de Gatineau.
Selon les informations de l’Agence QMI, il s’agit des quatre candidats qui avaient été écartés par Pierre Moreau lorsqu’il occupait le poste de ministre par intérim de la Sécurité publique.
Le quotidien Le Devoir a rapporté le mois dernier que M. Moreau, qui a depuis été nommé à la tête du ministère de l’Éducation, avait écarté quatre candidats, dont trois civils, à des postes d’enquêteurs au BEI, l’organisme chargé d’enquêter sur les interventions policières.
Le ministre aurait demandé au BEI de lui proposer les noms « d’autres de policiers de la Sûreté du Québec [et] autochtones ». Toujours selon Le Devoir, la direction du BEI aurait dénoncé ce qu’elle considère être une « ingérence complète et totale ».
Qui est l’avocate ?
Me Alexandra Marcil est titulaire d’une maîtrise en droit criminel et est âgée de 48 ans. Membre du Barreau du Québec depuis 1992, elle a commencé sa carrière comme substitut du procureur général à la direction des affaires pénales du Ministère de la Justice.
Dès 1998, elle entame une carrière en droit pénal international et se retrouve impliquée dans des affaires d'une grande complexité. En 2003, après un court mandat au Tribunal spécial pour la Sierra Leone, Me Marcil représente un ex-ministre dans le procès contre le gouvernement du Rwanda devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
De 2006 à 2012, elle a été vice-présidente de l’Association internationale des avocats de la défense (AIAD).
En 2013-2014, l’avocate a été la secrétaire d'une commission spéciale d'enquête sur la crise sociale au Québec, les manifestations étudiantes du Printemps Érable et notamment sur les interventions policières.
Son rôle était de diriger la recherche (sur les interventions policières, l’équipement des policiers, effectuer la liaison avec les services de police du Québec, avec les témoins civils et victimes, avec les experts, etc.) et de faciliter la réalisation du rapport final.
En plus de sa pratique du droit, elle a publié un ouvrage sur la pratique du droit pénal international. Chargée de cours à l'Université Laval, ses recherches récentes se concentre sur le terrorisme.
Le BEI n’entrera pas en fonction avant le printemps prochain, soit trois ans après l’adoption de la loi modifiant la «Loi sur la police concernant les enquêtes indépendantes», qui avait pavé la voie à la création d'un tel organisme.
Le Bureau sera dirigé par l’ancienne procureure de la Couronne Madeleine Giauque.
- Avec Agence QMI