Une durée de sentence plus longue pour les hommes
Marie-Ève Buisson
2023-07-25 14:15:00
Pour récolter ces chiffres, la chercheuse a analysé des statistiques du ministère de la Sécurité publique du Québec entre 2007 et 2017 contenant des données provenant de plus de 145 000 condamnations.
En 2018-2019, les hommes représentaient 85 % des admissions en détention dans un établissement provincial et territorial et 93 % dans un établissement fédéral. Parmi ceux-ci, les hommes de 20 à 39 ans représentaient plus de la moitié des admissions aux services correctionnels provinciaux, territoriaux et fédéraux.
À titre de comparaison, les femmes de 20 à 39 ans représentaient une proportion beaucoup moins grande des admissions en détention en 2018-2019. Ainsi, 11 % des admissions étaient aux services correctionnels provinciaux et territoriaux et 5 % des admissions aux services fédéraux.
De plus, les femmes de cette même catégorie d’âge représentaient environ 15 % de l’ensemble des adultes inculpés par la police en 2018.
Selon Statistique Canada, les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’être condamnées à une peine d’emprisonnement (26 % contre 39 % en 2019). La durée moyenne d’emprisonnement pour adultes était de 71 jours pour les femmes et de 109 jours pour les hommes.
« Peu importe la durée de sentence, la proportion des hommes est plus importante que celle des femmes. À partir de 100 jours, la proportion des hommes et des femmes décroît fortement. En outre, plus la durée de sentence augmente, plus la proportion des femmes diminue », peut-on lire dans le mémoire.
Aussi, selon le chercheur Pina Sanchez, les détenus masculins sont environ deux fois plus susceptibles que les femmes d’être condamnés à une peine de prison pour le même crime.
Le rôle des juges
Les causes de cette inégalité ne sont pour l’instant pas connues. Il peut toutefois y avoir des préjugés inconscients des juges à l’égard d’un genre en particulier, selon la chercheuse.
« Ces résultats soulignent la nécessité pour les décideurs politiques de revoir les politiques de détermination des peines afin de garantir une plus grande égalité de genre. Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures peuvent être prises », lit-on dans le mémoire.
Il serait tout d’abord important selon Brahimi de revoir les peines de prison et de les adapter pour réduire les disparités de genre dans les sentences. Réduire les peines minimales pour les crimes non violents pourrait également contribuer à réduire les écarts de durée de sentence entre les hommes et les femmes.
Il serait aussi pertinent selon la chercheuse que les juges reçoivent des formations « afin de mieux comprendre les différences culturelles et les stéréotypes de genre qui peuvent influencer leurs décisions ».
Anonyme
il y a un anOn veut des stats sur les sentences des racisés vs celles des "souchiens", pour infractions et circonstances semblables.
Combien l'ont eu "facile", afin d'être mis à l'abris d'une expulsion du Canada?