Une montréalaise poursuit la Ville de Montréal et le SPVM
Audrey Bonaque
2021-09-09 13:15:00
Dans la demande introductive d’instance déposée à la mi-août à la Cour supérieure du Québec, Mélanie Nicole Monette reproche aux parties demanderesses de s’être fait battre sauvagement par des policiers et d’avoir été victime d’accusations non fondées.
« Avant, il n’y avait pas autant d'événements de ce type à Montréal mais aujourd’hui, il y en a de plus en plus surtout envers des personnes racisées. Dans ce cas, on ne parle pas d’une personne qui était armée ou qui a commis une infraction. C’est une situation où la force excessive a été utilisée sans motif valable », nous a expliqué dans le cadre d’un entretien avec Droit-inc, son avocat Umberto Macri, du cabinet Maria R. Battaglia Avocats.
Elle demande un total de 325 000 $ à titre de dommages et intérêts.
« Toutefois, on n’a pas encore eu de réponse de procédure par la Ville de Montréal », a mentionné Me Macri.
Retour sur les faits
Le 25 février 2018 entre 00h30 et 01h30, Mme Monette aurait été attaquée et battue de façon brutale par des policiers du SPVM. Elle était en dehors de chez elle.
« La demanderesse a reçu plusieurs coups de poing au visage et a eu une perte de conscience lors de l’attaque et a subi un traumatisme crânien et une douleur costale au coude droit », est-il écrit dans la demande déposée au Palais de justice de Montréal.
Elle a subi d’autres dommages comme plusieurs dents cassées, la mâchoire cassée et le bras droit fracturé. Après les évènements, elle a été hospitalisée à l’Hôpital Jean-Talon.
Selon la demande, les policiers auraient reçu de mauvaises informations - et ne les auraient pas vérifiées -, selon lesquelles Mme Monette aurait été impliquée dans un délit de fuite. Ils se seraient trompés d’identité des personnes.
Suite à cela, cinq chefs d’accusation ont été portés contre Mme Monette. Mais, le juge Lison Asseraf de la Cour municipale de la Ville de Montréal l’a acquitté en mars 2020.
En octobre 2019, Mme Monette âgée de 44 ans a vécu une autre attaque injustifiée des policiers du SPVM.
Selon la demande, elle fut « jetée de sa bicyclette à terre sur le terre-plein par les policiers du SPVM et une arme à feu fut pointée vers la demanderesse et dont aucune justification fut donnée à la demanderesse concernant cet événement ».
Depuis ces deux interventions, Mme Monette est toujours en état de choc et ne se sent pas en sécurité. Elle aurait aussi souffert d’insomnie, de stress, de douleurs physiques, de cauchemars et de perte d’appétit.
La Ville de Montréal et le SPVM n’ont pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.