Pourquoi FMC n'aurait pas dû changer de nom...

François Descarie
2011-01-14 14:15:00
En tout cas, pas pour FMC!
FMC est un cabinet d’avocats canadien spécialisé en droit des affaires et en litige. Il dispose de bureaux dans tout le pays et je suis persuadé qu'ils sont très compétents en droit. Pour ce qui est du marketing cependant...
Je dois admettre mon incompréhension et mon incrédulité pour les entreprises qui présentent seulement des lettres dans leurs appellations.
Quand la situation est historique (à la IBM), je peux comprendre mais quand l'entreprise décide consciemment de vendre de l'alphabet, ça me dépasse (en passant amis lecteurs, vous devriez interdire à quiconque de vos organisations de tronquer et "d'acronymer" votre identité corporative).
Remarquez qu'il n'est pas tellement étonnant que FMC aboutisse à ce nom quand on constate le côté générique et quelconque de son positionnement et de ses communications (on aurait pu s'appuyer sur une signature corporative pour assister le client potentiel à décoder l'entreprise).
Je vous parie que je pourrais intervertir leur argumentaire marketing avec celui d'un autre cabinet et que personne ne verrait la différence.
À titre de néophyte, je me dis qu'il doit s'agir d'un cabinet généraliste qui ne veut ou qui ne peut pas se commettre sur une image bien définie.
En conséquence, le choix de FMC résulte probablement du compromis, de la lassitude ou de l'habitude.
Il est évident que personne dans l'univers légal ne devait prononcer l'appellation originale dans toute sa splendeur (et sa longueur).
Sans être avocat, je suis prêt à parier que c'est sous le vocable Fraser qu'elle était connue. Cela correspondrait d'ailleurs à une de mes théories voulant que l'on cherche à raccourcir les appellations qui dépassent quatre syllabes.
Cela dit, les appellations corporatives qui n'utilisent que des lettres présentent certains avantages. Elles sont courtes, bilingues et peuvent accepter n'importe quel environnement graphique. Malheureusement, elles sont insignifiantes et peu mémorables.
En fait, la trinité FMC est tellement fréquente qu'il existe même une page Wikipedia pour les recenser et s'y retrouver! On y compte pas moins de 33 entreprises ou organisations (au moins, les représentants de la firme ont eu la présence d'esprit d'y inscrire leur société et l'habileté de bien la référencer sur Google).
A tout prendre, il aurait été probablement plus avisé pour Fraser Milner Casgrain de simplement raccourcir leur nom pour Fraser. Les entrepreneurs québécois francophones ne se seraient pas offusqués du geste.
D'ailleurs, Blakes Cassels Graydon s'affiche maintenant sous Blakes et je crois comprendre que le cabinet Gowling Lafleur Henderson se présente de plus en plus connu sous le nom de Gowlings. Lavery, de Billy utilise la marque Lavery dans toutes ses communications.
Le plus cocasse dans toute cette situation, c'est que les cabinets d'avocats sont tenus par la loi d'indiquer qu'ils sont des sociétés en nom collectif à responsabilité limitée. Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, cela devient donc: FMC S.E.N.C.R.L.
Même au Scrabble, ce n'est pas jouable!
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