Le droit mène à tout, mais quel chemin prendre ?

Pierre Arcand
2013-04-03 10:15:00
Bonjour M. Arcand,
Je suis un avocat travaillant en litige. J'aimerais changer de domaine de pratique, et même plus, pratiquer le droit de manière non traditionnelle. On dit que le droit mène à tout. Jusqu'à quel point est-ce vrai? Quel genre de travail peut-on trouver en tant qu'avocat qui soit relié au droit, sans être spécifiquement un droit d'avocat? Je pense par exemple au travail d’ombudsman. Où trouver ce genre d'emploi?
Merci à l'avance!
Réponse
Cher lecteur
Votre question est intéressante, mais il serait plus facile d’y répondre si vous précisiez ce que vous entendez par “un droit d’avocat”. Ne pouvant avoir de précision, j’assumerai que vous référez à une pratique composée d’opinions juridiques, de rédaction de contrats ou ententes, de représentations à la cour et autre acte exclusivement réservés aux avocats ou notaires.
Vous me demandez « Quel genre de travail peut-on trouver en tant qu'avocat qui soit relié au droit, sans être spécifiquement un droit d'avocat? » je vous dirais qu’il en existe plusieurs, mais un plus grand nombre encore si vous ne vous limitez pas aux postes exigeant d’être membres du Barreau.

Quelques exemples de juriste ayant une pratique non traditionnelle dans des fonctions exigeant d’être membre du Barreau.
Exemples
Plusieurs juristes en entreprise n’agissent presque pas comme avocat, mais plutôt comme conseiller d’affaire ou bien au fil des ans, s’impliquent au niveau du développement des affaires, des ressources humaines ou encore de la production. Habituellement, les juristes entrent au service de l’entreprise à titre de juristes, mais leurs tâches sont modifiées ou ajustées en fonction de leurs intérêts et de leurs forces.
Certains juristes œuvrant pour l’État dans des ministères ou organismes particuliers se retrouvent avec des responsabilités qui touchent au droit sans être du droit d’avocat tel que la gestion de baux commerciaux, l’élaboration de programme de subvention ou encore la protection du public (comme l’ombudsman). Là encore, plus on avance dans la fonction publique, plus les responsabilités vont s’éloigner du cadre strictement juridique.
On peut aussi penser aux postes au sein des organisations internationales ou à vocation humanitaire dans lesquels vous seriez très loin de vos requêtes en précision.
Il ne s’agit là que de quelques exemples auxquels il faut ajouter tous les postes ne nécessitant pas le titre d’avocats, mais reliés au droit tel que les gestionnaires de contrat, les gens en gouvernance et conformité, les administrateurs de compagnies, etc…
Si votre but est vraiment de vous éloigner de la pratique du droit d’avocat, sachez qu’il est vrai que le droit mène à tout, mais la citation que j’ai apprise précise ce qui suit : « pourvu qu’on en sorte ».
Si vous décidez d’en sortir, votre formation et votre expérience pourraient vous ouvrir des portes dans plusieurs secteurs. Certains deviennent politiciens, enquêteurs, écrivains, journalistes, enseignants tandis que d’autres opèrent une coupure plus marquée en devenant artistes ou en démarrant leur propre entreprise. Peu importe le chemin que vous choisirez, votre formation de juriste vous sera toujours utile, ne serait-ce que dans vos relations avec vos voisins…
Je vous souligne en terminant que la majorité des gestionnaires, même ceux œuvrant aux affaires juridiques, sont en premier lieu des gestionnaires et ensuite, lorsqu’il leur reste du temps, des juristes. Donc, mis à part la pratique en cabinet privé, il a de fortes chances que plus votre carrière avancera, plus vous aurez d’opportunités de vous éloigner du droit d’avocat.
J’espère que ma réponse vous sera utile et je vous souhaite une bonne semaine de 4 jours.
La Question au recruteur
Chaque semaine, le recruteur juridique Me Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.
La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes pour autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.