Moins de 3 ans d’expérience: pas d’offre?

Pierre Arcand
2014-03-10 10:15:00
Bonjour Monsieur Arcand,
J’ai deux années d’expérience: j’ai fait mon stage de 6 mois et j’ai travaillé un an et demi. Mon poste a été coupé et je vous ai fait parvenir ma candidature. Vous m’avez répondu que vous aviez rarement des mandats pour des postes de moins de 3 années d’expérience mais que vous gardiez ma candidature dans votre banque de données au cas où ça arriverait.
Je me demande pourquoi n’y a-t-il pas de poste pour les moins de 3 ans?
Réponse:
Cher lecteur,

Par contre, ce n’est pas parce que je n’ai pas de mandat de ce type qu’il n’y pas de possibilité d’emploi. À titre de recruteur, les entreprises et cabinets font habituellement appel à nos services pour aller chercher la perle rare par des démarches de recrutement proactives (cold call, réseaux de contacts, etc…).
Ces méthodes nous permettent de présenter à nos clients des candidats qui ne sont pas en recherche active et qui n’appliquerait pas sur un poste suite à l’affichage de celui-ci. Vous comprendrez qu’ils n’ont pas besoin de faire appel à nos services et par conséquent, payer nos honoraires, dans le cas d’un poste junior pour lequel un simple affichage générera une grande quantité de candidatures.
Il y a bien sûr des clients qui vont nous confier un mandat parce qu’ils n’ont pas le temps de faire le tri des CV reçus ou encore parce qu’ils veulent une expertise dans l’analyse des candidatures lors d’entrevues. Mais encore là, c’est rarement le cas pour des moins de 3 ans.
Voilà pour ma réponse quasi automatique aux candidats de moins de 3 ans et, je me répète, elle ne dit pas qu’il n’y pas de poste. C’est plutôt que les postes disponibles sont rarement confiés à des recruteurs externes mais plutôt pris en charge par le département des ressources humaines de l’entreprise ou du cabinet concerné.
Je conviens que ma réponse pourrait amener une certaine confusion par conséquent je vais inviter à l’avenir mes candidats juniors, comme je le fais maintenant pour vous, à surveiller les affichages sur les différents sites spécialisés, à se tenir à l'affût d’information circulant dans le milieu juridique et surtout, à être proactif dans leurs démarches afin de maximiser leurs chances de trouver un emploi.
Lesdites chances sont-elles bonnes? Je réponds sans hésiter oui mais il faut être persévèrent. À titre d’exemple, il y a un adage qui dit qu’il faut en moyenne envoyer 10 CV pour obtenir une entrevue et faire 10 entrevues pour obtenir un emploi. Je ne sais pas si c’est vrai mais si vous faites le compte, ça fait une moyenne de 100 CV.
C’est pour ça que se chercher un emploi est en soi un emploi à temps plein. En plus, comme je le mentionne souvent, il ne suffit pas de faire un envoi de masse par courriel avec 100 adresses pour considérer que le travail est fait. Il faut faire un envoi ciblé avec une lettre d’introduction personnalisée à l’employeur et ce tant dans l’adresse que dans le corps du message. Par la suite, il pourra être utile de faire un suivi afin de vous assurer de la réception de votre candidature et faire savoir que votre intérêt est toujours présent.
Pas de succès? Après 3 mois, recommencez à appeler pour faire un suivi de votre candidature tout en restant à l'affût des nouveaux postes affichés. Il n’y a pas de secret, si vous n’avez pas un profil particulier qui vous permette de vous démarquer par votre CV, il faut vous démarquer autrement et beaucoup d’employeurs pourraient être intrigués par autant de persévérance.
Dernier point: Vous avez peur d’être achalant ou de déranger? Vous jouez votre carrière et votre avenir alors si c’est vous qui savez si ça vaut la peine d’écraser quelques orteils pour faire votre place. Si vous jugez déjà que votre carrière n’en vaut pas la peine, il n’y a pas de doute que ce sera le cas.
Allez, du courage et je vous souhaite, à vous et à tous ceux qui sont dans cette inconfortable position, la meilleure des chances.
La Question au Recruteur
Chaque semaine, le recruteur juridique Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.
La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes pour autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.
Sur l'auteur
Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.