Quelles langues faut-il parler pour réussir ?

Pierre Arcand
2012-01-16 08:30:00
Bonjour,
J'aimerais savoir à quel point la connaissance de langues autres que le français, constitue un atout ? Jusqu'à quel point la connaissance de l'anglais est importante ? Quel niveau minimum de connaissance de l'anglais est requis ? Quelles langues sont les plus appréciées ? Des langues moins répandues (tel le grec) présentent-elles un intérêt ?
Merci!
Réponse
Cher lecteur,
Votre question est intéressante, particulièrement pour les gens pratiquant dans la région de Montréal, ou encore dans des entreprises faisant affaire à l’étranger. Je m’y connais peu en matière de pratique en région, mais j’assume qu’on peut y avoir une très belle carrière en étant unilingue francophone. Ça pourrait aussi être le cas pour certains juristes pratiquant à Montréal, mais il est plus fréquent qu’ils soient confrontés au fait anglophone ou multiethnique dans le cadre de leur pratique. Il y aurait même des fleurons de l’économie québécoise qui imposeraient des réunions et des échanges en anglais…
Cette réalité fait en sorte qu’il est difficilement imaginable pour un juriste, de faire carrière à Montréal sans être, à tout le moins, fonctionnel dans la langue de Shakespeare.

En pratique privée, oubliez les grands cabinets si vous n’êtes pas confortable en anglais à défaut d’être parfaitement bilingue. Il y a bien sûr des exceptions mais elles sont rares. Il est en fait difficile d’imaginer dans un grand cabinet, un avocat en transactionnel qui ne serait pas bilingue. Je ne dis pas qu’il n’est pas normal d’avoir une révision faite par une personne dont la langue maternelle est l’anglais, mais cette situation ne devrait plus se produire après quelques années de pratique.
Mise à part l’anglais, quelles sont les langues les plus demandées ? Honnêtement, il m’est arrivé d’avoir des mandats indiquant que l’espagnol, le chinois, l’allemand ou d’autres langues, pouvait être un atout, mais il est rare que cet atout soit un élément essentiel ou même déterminant dans l’obtention d’un poste. Par conséquent, je serais porté de dire que le fait de maîtriser une langue autre que l’anglais et le français, aurait peu d’impact sur la carrière d’un juriste de façon générale.
De façon plus spécifique, le fait de parler plusieurs langues ne sera jamais un handicap et cela vous ouvrira parfois des portes. Si vous parlez chinois, on pourra probablement vous présenter des offres alléchantes, surtout si vous êtes ouvert à l’idée de vous expatrier. Même raisonnement si vous parlez le farsi ou l’espagnol, mais il s’agit là d’une infime partie de juristes québécois. Si vous désirez apprendre une troisième langue, je vous conseillerais de la choisir en fonction des pays dans lesquels vous aimeriez passer du temps.
Je suis pleinement conscient que je n’apprendrai pas grand-chose à la majorité des lecteurs, je m’en excuse, mais je pense que ce texte pourrait être utile, en revanche, aux étudiants en droit et plus particulièrement à ceux venant des régions. Plus vous attendez pour palier à vos lacunes en anglais, plus lesdites lacunes vous seront néfastes.
Je suis d’avis qu'il est préférable de participer à un stage d’immersion en anglais pendant vos étés, plutôt que de travailler comme étudiant dans un cabinet ou encore dans une boutique de vêtements. Je sais qu’il y a une réalité économique dont il faut tenir compte, mais des emplois qui permettent de parfaire votre anglais tout en faisant un peu d’argent, existent aussi. Il s’agit de se casser un peu plus la tête, mais le jeu en vaut la chandelle.
Sur ces bons mots paternalistes, je vous souhaite une belle semaine.
Pierre Arcand
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Sur l'auteur
Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.